Il se confirme, selon les journaux algériens de ce matin, que les exposants français de la Foire internationale n'ont guère apprécié, d'abord, le retard de deux jours pris sur l'inauguration de cette manifestation commerciale, ensuite, le silence des autorités algériennes à propos de l'assassinat par des terroristes de leur compatriote, l'ingénieur de la société Razel.
En ne présentant pas même ses condoléances à la famille du défunt et à la représentation diplomatique française installée dans le pays, le gouvernement de Bouteflika aura fait là, pour ne rien changer à ses habitudes, une bourde grossière que l'on ne manquera pas de lui rappeler à l'occasion. Car, si le meurtre en série d'Algériens par les troupes islamistes libérées de prison par Bouteflika ne pèse pas grand chose dans l'esprit de ce dernier, celui, par contre, d'un étranger, interpelle la conscience de tous les Algériens. C'est chez eux que le malheureux a trouvé la mort, tandis qu'il se trouvait en service commandé pour exécuter un travail qu'ils sont incapables de faire eux-mêmes.
L'on prétend aussi que le chef de l'Etat algérien aurait tenu rigueur au gouvernement français d'avoir évincé ses concitoyens du contrôle du CFCM, un organe chargé d'organiser le culte musulman en France. Il est possible, en vérité, que semblable résultat ait été concocté avec la bénédiction des autorités lassées sans doute de voir perdurer le leadership algérien dans la direction de ce culte. Cela s'appelle, bien sûr, un retour de manivelle ayant pour ambition de faire comprendre à Bouteflika qu'il est maître peut-être chez lui mais pas en France.
Cette succession de déboires, à l'approche du lancement de l'UPM, ne peuvent donc qu'être bienvenus à l'heure où le régime algérien se targue plus que jamais du soutien de la France en dépit de ses bévues continuelles et de ses maladresses déplorables.