Le texte suivant est celui que j'ai publié dans mon blog, après l'avoir inséré, expurgé de son premier paragraphe, dans un site appelé Adimad comme réponse à une foule de commentaires aussi débiles qu'injurieux à l'égard surtout de l'histoire.
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D'un site algérianiste à l'autre, le langage est le même. Après le culte d'un antigaullisme débridé, la rancoeur loin de s'effacer donne lieu désormais à des provocations ouvertement destinées aux Algériens eux-mêmes. Ces derniers sont rendus responsables de leur inadaptation à la situation devenue la leur depuis 1962. Ils sont accusés de venir trop nombreux en France à la recherche de travail et de la protection sociale. Pour bien marquer leur hostilité contre ce qu'ils appellent les envahisseurs, ces pieds-noirs encensent désormais les assassins de la sinistre OAS qui avait mis à feu et à sang les grandes villes d'Algérie dans les derniers moments précédant son indépendance. C'est ainsi qu'on exhume la mémoire d'assassins barbares comme Degueldre, Dovecar, etc., pour cultiver leur souvenir et s'en servir de porte-drapeau pour se constituer en force capable d'inverser, comme ils disent, le cours de l'histoire...
On est là dans un monde de petits rigolos ou de cinglés, qui oublient tout simplement que la guerre de libération de l'Algérie est terminée depuis maintenant 46 ans. N'en déplaise à ces nostalgiques de l'Algérie française, qui ruminent aujourd'hui encore leurs ressentiments, leur haine, leur colère, le pays est désormais libre et indépendant. Il est certes peu reluisant, faute d'être bien dirigé, comme nombre d'autres Etats devenus indépendants... ; il n'empêche qu'il fait partie désormais des nations libres et maîtresses de leur destin, de leurs frontières.
Ce que feignent surtout d'oublier tous ces illuminés, c'est que toute une mer sépare les deux rives française et algérienne. N'était-ce pas un juste retour des choses que la France, qui, abusant de la force (David contre Goliath), s'était égarée dans la colonisation, par les armes, le feu et le sang, de l'autre rive, la quitte par les mêmes moyens et lui demande même pardon pour tous les crimes, toutes les horreurs, toutes les injustices, toutes les spoliations qui y avaient été commis en son nom ?
Mais cela, bien sûr, c'est trop demander à des va-t-en guerre toujours aussi effrontés qui n'avaient pas même le courage d'affronter eux-mêmes les fellaghas d'une certaine époque, préférant laisser ce soin aux Pathos, leur propre vie valant plus chère à leurs yeux. Eux ne rêvent que de destruction, que de sang, que d'autodafés, que de revanche mal placée, comme l'ont suffisamment montré leurs exactions de dernière heure. Il fallait alors tuer et encore tuer, sournoisement et indistinctement, quantité de travailleurs (bombe du port avait sa centaine de victimes), de passants (abattus comme au tir au pigeon), de femmes (parfois de simples bonnes sortant de leur travail) et d'enfants (pris au piège d'un obus de bazooka), dans la rue, à l'école même (assassinat des inspecteurs des Centres sociaux à la Scala, etc.). Il fallait aussi mettre à sac les grandes villes, brûler les bibliothèques (fac centrale, notamment), les archives, etc. Ces faits ressemblaient tellement fort à ces mêmes criminels qui avaient abattu froidement dans son bureau, Me Popye (lardé à coups de couteau par le même sanguinaire Degueldre dont ce site honore scandaleusement la mémoire), ou le commissaire Gavoury (que révoltaient les horreurs de la criminelle OAS), etc., que l'on ne peut se méprendre, aujourd'hui, de la lâcheté qui avait accompagné chacun de leurs gestes.
Restés, cependant, de glace, les Algériens ont fait au moins l'effort d'oublier, après avoir enterré dignement leurs victimes et pansé leurs plaies. Ils se disent même prêts à faire table rase de ce passé houleux pour mieux appréhender l'avenir au nom de la coexistence pacifique qui doit entourer des relations désormais assainies et redevenues égales entre les deux peuples riverains. Ils ouvrent également grands leurs bras aux Français par respect pour cette grande culture de Molière devenue forcément la leur, même si, de longues décennies durant, leurs maîtres d'hier avaient préféré la dispenser non à leur peuple mais plutôt en direction des dizaines de milliers d'intrus venus de tous côtés de l'Europe prétendument, ô ironie de l'histoire ! pour le "civiliser".
A part donc le fait d'être vomis à la fois par les Algériens, qui ont subi 130 années durant leurs excès, et par les Français eux-mêmes, qui ont eu largement le temps de découvrir leur vanité congénitale et surtout leur cécité, les pieds noirs n'auront suscité finalement et ne susciteront encore que mépris autour d'eux. C'est le prix à payer pour l'apartheid qu'ils avaient essayé d'instaurer en Algérie, avant d'en être définitivement chassés.
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