L'ambassade danoise à Alger se replie en un lieu secret

Par crainte des attentats, l'ambassade du Danemark a Alger a déménagé vers des lieux plus sûrs et tenus jusqu'ici secrets. Son personnel, réuni sans doute dans quelque hôtel hautement sécurisé, reste toujours en fonction, mais il travaillera sous forme quelque peu clandestine et pourra être joint par téléphone ou par courriel.

Cette décision semble avoir été prise, tout particulièrement pour les ambassades d'Alger et de Kaboul, pour répondre à des menaces devenues apparemment réelles que les diplomates danois auraient reçues dans le prolongement du scandale des caricatures du prophète publiées dans les journaux de leur pays, indique l'un de leurs journaux, Politiken, repris par http://toutsurlalgerie.com.

Sans en fixer la durée, la fermeture provisoire de cette ambassade prendra donc fin en fonction des seuls développements de la menace qui l'a suscitée.

Les autorités algériennes, qui se targuent pourtant d'avoir renforcé notablement, au cours de ces dernières semaines, la sécurité dans la capitale, sans parvenir en réalité à y prévenir toute forme d'attaque terroriste, doivent non seulement regretter la décision danoise mais la traduire comme une gifle cinglante démontrant leur incapacité d'assurer la sécurité de leurs visiteurs.

C'est contre la mission diplomatique danoise à Islamabad que le terrorisme islamiste a exercé aujourd'hui ses représailles sanglantes. Elles s'inscrivent dans le prolongement des caricatures licencieuses qui ont défrayé la chronique il y a quelques mois à Oslo.

Huit morts ont été dénombrés parmi les victimes de l'attentat commis contre l'ambassade nordique installée en plein quartier résidentiel. Deux policiers affectés à la surveillance des lieux ainsi qu'un agent de service de la représentation étrangère figurent au nombre des défunts, rapporte l'AFP s'appuyant sur les déclarations faites à la télévision locale.

La voiture piégée venait d'être rangée contre le mur d'enceinte de l'ambassade, en milieu de journée.

Ce crime, qui relance la folie meurtrière des fous de dieu au Pakistan, repose désormais le problème des contacts que semble entretenir le gouvernement récemment installé avec le mouvement terroriste. Aux yeux de Washington, qui s'échine à combattre ce dernier sous toutes les latitudes, l'accord tacite de paix obtenu au terme de tractations lourdes de conséquences risque de redonner à Al-Qaïda le temps et l'espace nécessaire pour se reconstituer et reprendre du poil de la bête.

Cela pourrait en tout cas suffire au Pentagone pour forcer la main à Musharaf dans l'objectif de se séparer de l'équipe gouvernementale issue des dernières élections législatives. Comment ne pas céder d'ailleurs à pareille tentation quand l'on sait l'importance du rôle joué par le Pakistan offrant ouvertement asile aux Talibans ? Ne dit-on pas aussi que la coalition militaire dépêchée dans l'Afghanistan voisin s'enfonce dans un combat sans issue ?

Aomar a écrit:

Elles s'inscrivent dans le prolongement des caricatures licencieuses qui ont défrayé la chronique il y a quelques mois à Oslo.

Pourquoi cet adjectif : licencieuses ?

Vous avez parfaitement raison ! Cet adjectif n'était pas à sa place. Il aurait fallu plutôt écrire : "provocantes", injurieuses, blasphématoires... Le mot licencieux est spécialement réservé au côté libertinage ou indécence d'un acte, d'un propos. Sitôt que vous en aurez pris lecture, je le corrigerai. Merci pour la remarque.