Unanimement, la presse privée nationale de ce matin a salué le succès du rassemblement d'hier à la place du 1er mai mais aussi dans d'autres villes du pays.
Pour la plupart des journaux, comme el-Watan qui écrit : "le premier pas est franchi, le mur de la peur est brisé", le signal de départ pour la reconquête des libertés est désormais donné. À charge donc pour tous de lui donner un sens fort en multipliant les manifestations tant à Alger qu'ailleurs pour résoudre Bouteftifa à s'en aller.
Il sera, il est vrai, toujours grand temps pour lui de se retirer quelque part dans cette péninsule arabique qu'il affectionne tant si l'on ne décide pas de le juger d'abord pour ses crimes : tueries de Tizi-Ouzou et Béjaïa, vols et détournements de fonds publics, fraudes électorales à grande échelle, etc.
Le journal Liberté, qui reprend en détail les harangues des organisateurs de la rencontre, tels que Sadi du RCD, Ali Yahia et Bouchachi de la LADDH et d'autres, rapporte même un propos tenu au téléphone par un élu de l'APC de Sidi-M'hamed à un supérieur (qu'il suppose être le ministre de l'Intérieur) qui demande des renforts non pas de policiers ou de CNS mais d'agitateurs dont il venait de lancer sans succès un premier groupe au côté des véritables manifestants. C'est dire que toutes les basses tentatives d'enrayer la manifestation par le pouvoir auront été entreprises, sans davantage de réussite.
Pour Le Soir d'Algérie, enfin, "c'est un tabou qui tombe", la marche a bien eu lieu malgré la répression d'escadrons de police suréquipés et décidés à en découdre avec les manifestants. Le journal souligne aussi qu'"une nouvelle ère s'ouvre avec la réconciliation d'anciens "ennemis" tels que Zennati, Arezki Aït-Larbi et Saïd Sadi, appelés désormais à conjuguer leurs efforts pour faire tomber l'un des despotes les plus nocifs.
D'autre part, après évaluation et analyse ce matin des résultats de cette manifestation, les organisateurs réunis pour l'occasion ont décidé de la renouveler samedi prochain au même endroit et pour le même objectif. Cette fois, ils ont jugé plus sage d'exclure la présence de la télévision nationale à leurs travaux, ayant estimé que la couverture qu'elle a faite de l'événement d'hier est restée très subjective et surtout tendancieuse.