Une base américaine au Sahara n'a rien d'un secret

Dans un ouvrage publié tout récemment, un journaliste américain, Robert Kaplan, raconte, selon Tout sur l'Algérie qui rapporte l'information, des scènes, dont il a été témoin au Sahara, mettant en oeuvre des opérations militaires combinées des forces de l'OTAN et de l'Algérie et ayant pour objectif la traque des terroristes du GSPC. Et, au nombre des troupes de l'OTAN engagées, c'est à celles des Etats-Unis qu'était naturellement échu le rôle pilote, aux côtés de leurs partenaires d'Allemagne et de Roumanie.

Pareille révélation peut effectivement paraître troublante pour tous les genres de gogos fourmillant en Algérie, auxquels la propagande officielle a toujours laissé accroire qu'il n'y a nulle part de troupes étrangères sur le territoire national.

En effet, c'est plutôt un secret de Polichinelle que les autorités d'Alger se sont efforcées, des années durant, d'entretenir au plan officiel. Car, à l'époque même où le monde s'agitait, notamment en Europe, à la suite de la révélation faisant état d'un usage intensif de la torture de prisonniers, par la CIA, dans les ex pays satellites de Moscou où elle a installé de nouvelles bases, l'Algérie se trouvait visée au nombre des escales utilisées pour le transfert des détenus vers Guantanamo. L'on s'interrogeait même sur la question de savoir si la base américaine ouverte aux confins du Sahara ne servait pas alors de lieu de torture.

Nous savons les dénégations officiellement publiées aussitôt après à seule fin de ne pas blesser essentiellement l'amour-propre de ceux, encore vivants, qui pouvaient encore se réclamer des anciens libérateurs du pays contre le colonialisme. Au demeurant, beaucoup d'indices concordants concouraient à démentir les allégations du régime. Et, d'ailleurs, lui-même ne doit-il pas sa survivance au seul soutien de l'Occident dont l'intérêt évident est de maintenir le statu quo qui lui permet de désosser le pays, chaque jour un peu plus ?

Un nouvel article inséré dans Tout sur l'Algérie, aujourd'hui même, est on ne peut plus édifiant sur la question. Le voici :
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Une escouade des forces spéciales américaines s’est entraînée durant cinq semaines du côté de Tamanrasset à l’été 2005. Les 11 boys ont fait connaissance avec les rigueurs du désert et, plus important, planté la bannière étoilée, pour la première fois, en territoire algérien. Sans le livre du journaliste Robert Kaplan, nous n’aurions rien su de ce «fait de guerre» tant nos gouvernants ont perdu, depuis des lustres, l’habitude de nous informer sur tout ce qui touche à notre destin commun.

Soyons francs, mis à part quelques «enragés» de la dune au clair de lune on n’a jamais été sensibles aux mystères du Sahara. On n’en a jamais même compris la langue ou les codes pour tout dire. Mais, cela autorise-t-il nos «décideurs» de faire du Grand sud un « open space » à l’usage de l’Otan, et des USA en premier lieu, sans même en référer à la représentation nationale pour rendre public une manœuvre militaire de cette importance ?

L’alibi de la lutte antiterroriste peut-il ouvrir la voie à tous les excès même si, reconnaissons-le, ces exercices communs profitent bien à nos forces de sécurité ? Après cette date, l’armée américaine et ses alliés européens ont-ils poursuivi leurs opérations dans notre désert ? Pourrions-nous prendre connaissance, un jour, de l’étendue et de l’envergure de cette coopération militaire engagée en catimini ? Jusqu’à preuve du contraire, l’Algérie n’est pas membre de l’organisation atlantiste, alors…

En attendant d’avoir d’hypothétiques réponses à de vraies questions, on a tiré un motif de fierté du reportage de notre confrère américain : il s’est dit impressionné par l’endurance et la motivation des forces spéciales algériennes qui, en surmontant la faiblesse de leurs moyens matériels, résistent sous le soleil de plomb avec peu d’eau et quelques dattes ! C’est qu’il faut être enfant de l’erg, élevé au lait de chamelle, les doigts de pied rongés par la rocaille, la peau tannée par les haleurs pour entendre ce qu’un soldat sous-équipé peut bien vouloir dire quand il s’apprête à traquer un ennemi fantôme dans ces grandes désolations désertiques.

Se pencher sur la solitude de ces combattants de l’extrême et s’intéresser à leur caractère trempé, est une motivation sans égale pour tout bon reporter. L’opération, si rare, s’est déroulée en Algérie et elle a été couverte par un journaliste américain. Nos gouvernants montrent, une fois de plus, qu’ils adorent l’exercice : provoquer, déstabiliser, ridiculiser les métiers de l’information. Les journalistes du cru, ils les mènent en bateau et en troupeau…
Saïd Kaced

Pour la troisième fois, depuis le début de l'année, l'information, selon laquelle les Américains auraient ouvert une base militaire en Algérie, trouve écho dans les écrits publiés notamment chez eux.

Aujourd'hui, c'est dans une revue appelée Foreign Policy, consacrée aux relations internationales américaines, que Tout sur l'Algérie a décelé un article portant titre "Les Etats-Unis ont une base en Algérie".

De plus, ajoute Tout sur l'Algérie : "Et en cherchant un peu dans les différents articles de la revue, on peut retrouver un papier daté d'il y a quelques mois intitulé «Afrique : la nouvelle frontière militaire ». Il y est fait état du financement par le Congrès américain en 2005 et pour une durée de six ans de l'Initiative Transaharienne de Contre-Terrorisme (TSCTI). Doté de 500 millions de dollars, ce fonds vise à financer notamment…une base en Algérie d'avions P3 Orion qui serait aujourd'hui en activité dans le sud du pays. Les avions P3 Orion sont à la fois des avions de reconnaissances et des avions de troupes.

Selon un expert militaire algérien interrogé par Tout sur l'Algérie, "il s'agit effectivement d'une base construite et modernisée par BRC Halliburton à Tamanrasset depuis 2004 pour accueillir ce type d'avions. Il y a actuellement en Algérie un P3 Orion américain ainsi que 6 avions Beech-1900 Hisar qui ont le même rôle de reconnaissance".

Plus loin encore, l'article de Tout sur l'Algérie montre qu'en France l'information est déjà bien connue : "L'armée algérienne n'a jamais clairement démenti la présence des Américains », relève Khadija Mohsen-Finan, spécialiste du Maghreb à l'Institut Français des Relations Internationales (IFRI). Mais selon elle, le gouvernement ne peut reconnaître pareil partenariat avec les Américains par crainte de la réaction des Islamistes. « Depuis six ou sept ans on parle de cette présence américaine à la manière d'un ballon d'essai lancé par Washington », poursuit-elle. « Assurément, les Américains laissent planer leur volonté d'être présents » dans cette région du pays, conclut Khedija Mohsen-Finan."

Par conséquent, le doute est désormais levé que seuls les Algériens, eux-mêmes, ignorent la présence des Américains sur leur territoire.

L'on peut, sans risque de se tromper, considérer du coup que l'arrogance dont use Bouteflika pour s'imposer au pouvoir tire sa raison d'être dans son assurance d'être soutenu, quoi qu'il arrive, par ces mêmes Américains qui ont avantage à conserver demain leur(s) base(s) installée(s) dans le pays.

A l'occasion d'un séminaire, tenu hier à Alger, consacré à la lutte contre le terrorisme en Afrique du nord, Ramdane Lamamra, commissaire de l'Union africaine à la paix et à la sécurité, a osé démentir toutes les informations publiées jusqu'ici, y compris les images diffusées par des chaînes de télévision britanniques, indiquant que des forces américaines sont stationnées dans le sud saharien, en territoire algérien.

Mieux, le commissaire de l'U.A., qui range toutes ces déclarations au nombre des spéculations fantaisistes n'ayant aucune consistance, considère qu'il n'est pas besoin pour l'Algérie de recevoir d'aide étrangère pour lutter contre le terrorisme, d'autant plus qu'elle serait capable d'exporter son savoir faire en la matière vers les pays développés.

Il ne resterait donc plus, si l'on prend de telles déclarations au pied de la lettre, qu'à ranger tous les témoignages que l'on a pu lire ici même pour des mensonges sinon des extravagances indignes de leurs auteurs. Mais, apparemment, c'est plutôt Lamamra qui devrait faire amende honorable, pour la simple raison que le Sahara étant très vaste et désertique, l'on peut aisément y abriter non pas une mais plusieurs bases militaires sans prendre le moindre risque de s'y laisser repérer. Les zones désertiques et surtout dépeuplées s'y étendant à perte de vue, il faudrait sans doute de longues et minutieuses surveillances satellitaires pour pouvoir vérifier toute déclaration dans un sens comme dans un autre.

Enfin, la présence américaine au Sahara n'est sans doute aucunement liée au problème du terrorisme dans le Sahel, Washington s'accommodant parfaitement, en réalité, à l'entretien de relations étroites et mêmes amicales avec le pays pourvoyeur et financier de ce terrorisme intégriste, l'Arabie saoudite. Pour tout dire, en vérité, seuls des appâts pétroliers peuvent justifier ce (ou ces) pied(s) à terre consentis clandestinement et illégalement à l'armée de l'Oncle Sam.

En dépit des dénégations des autorités algériennes quant à la présence de troupes américaines sur le sol algérien, l'agence d'informations Blomberg, citée par toutsurlalgerie.com, confirme que ces dernières continuent de poursuivre aussi bien en Algérie que dans les quatre pays limitrophes, le Mali, le Niger, le Tchad et la Mauritanie, les bandes terroristes de l'ex GSPC activant désormais sous les ordres d'Al-Qaïda.

Les opérations sont menées à partir de Stuttgart, en Allemagne, où est implanté le commandement de l'Africom. C'est depuis octobre dernier que ces dernières ont cours avec le concours de 1000 hommes.

Pour le lieutenant-colonel, Randall Horton, planificateur de la mission, il s'agit en fait de traquer les terroristes, ayant leurs bases en Algérie, qui franchissent les frontières, avec des armes et de la drogue.

Les troupes américaines, que l'on dit stationnées à Tamanrasset, disposeraient d'avions P3-Orion, grâce auxquels il a été procédé à l'arrestation d'Abderrazak el-para au Tchad.

Enfin, les Américains cultivent toujours l'espoir de parvenir à installer dans cette zone-là le siègle de l'Africom qui leur est jusqu'ici refusé.

La preuve est enfin ici, dans cette vidéo, suffisamment claire et édifiante.

La question reste seulement de savoir où se trouve dans cette base.

Le Canard Enchaîné d'hier est revenu sur l'existence de cette base américaine à Tamanrasset pour affirmer que 400 Gi's y ont installé, sous le contrôle de la National Security Agency (NSA), une agence de renseignements américaine, une station sophistiquée d'écoute qui contrôle le Sahel mais aussi sans doute l'Afrique du Nord.

C'était précisément à elle que pensait sans doute Sarkozy quand il a demandé à Washington de l'aider à situer géographiquement les otages français d'Areva enlevés au Niger et leurs ravisseurs terrés quelque part au Mali ou ailleurs.

Le journal satirique ajoute, cependant, que les Ricains basés à Tamanrasset exercent également un contrôle de toutes les écoutes téléphoniques et d'une manière générale de tous les échanges par satellites opérés dans notre pays, y compris, par voie de conséquence, les communications de la défense nationale, du D.R.S. (services secrets de l'armée algérienne), etc.

Autrement dit, Bouteflika aurait donc monnayé ainsi la sécurité nationale, en contrepartie de son maintien forcé au pouvoir...