Le président français, Nicolas Sarkozy, compte rendre visite à la Tunisie, du 28 au 30 avril prochain, annonce un communiqué publié dans le cadre de la visite d'Anne Idrac, secrétaire d'Etat française au Commerce extérieur.
Cette seconde visite était en vérité attendue, depuis le déplacement de Sarkozy en Algérie et au Maroc. Une première visite, faut-il le rappeler, a été rendue à Tunis, dès juillet dernier. Cette fois, cependant, le président français compte surtout évoquer avec son homologue tunisien la question de l'Union méditerranéenne, chère à ses yeux.
Toutsurlalgerie.com qui donne ces informations précise que Sarkozy compte également proposer aux Tunisiens la coopération de son pays en matière nucléaire, ainsi qu'il l'a déjà fait à Alger et à Rabat.
L'Union méditerranéenne, ce projet, soi-disant mirobolant, lancé par le président français et qui vient, par ailleurs, de recevoir la consécration du Conseil de l'Europe, avec l'esprit de réamorcer le processus de Barcelone, entrerait, semble-t-il, dans sa phase active, puisque son premier sommet devra se tenir le 13 juillet à Paris. Et, dans cette perspective, l'on croit savoir que deux réunions préparatoires, les 2, 3 et 4 juillet sont déjà programmées à Marseille, respectivement au niveau des ministres du Commerce et des milieux d'affaires communs.
Bien que le sujet dépasse le cadre étroit de cet article, il n'est pas vain de poser la question : l'Union méditerranéenne, telle qu'envisagée par le président français, prétendra-t-elle se substituer à l'U.M.A., cette union mort-née sapée dès le départ par l'épineux problème du Sahara occidental ? Si tel est le cas, faudra-t-il que l'Algérie, qui s'oppose depuis plus de trente ans à la mainmise du Maroc sur ce territoire, revienne sur ses positions, compromettant ainsi le sort de centaines de milliers de Sahraouis qui combattent pour l'indépendance ? Dans le cas contraire, quel avenir peuvent avoir des relations inter-maghrébines entre deux pays au moins qui gardent leur frontière terrestre fermée ?
Non ! ni Sarkozy ni même Bush, malgré tout le poids qu'ils peuvent exercer sur les deux capitales, ne pourront régler d'une baguette magique un problème de décolonisation qui est pendant, à cause notamment de l'entêtement de leurs gouvernements respectifs à ne pas imposer l'application juste d'une résolution prise au niveau des Nations Unies dans le sens de l'autodétermination légitime du peuple sahraoui, issue au demeurant incontournable.