L'avocat de la famille Ben Barka, Me Maurice Buttin, vient de déclarer qu'Interpol, saisi par la justice française, a lancé quatre mandats d'arrêt internationaux à l'encontre du général Hosni Benslimane, chef de la gendarmerie royale marocaine, Abdelkader Kadiri, ancien directeur de la DGED (renseignements militaires), Miloud Tounsi, alias Larbi Chtouki, l'un des membres présumés du commando marocain ayant enlevé Mehdi Ben Barka, et enfin Abdelhak Achaachi, agent du Cab 1, unité secrète. Pour ce qui est de Boubeker Hassouni, infirmier et agent du Cab 1, le mandat n'a pas été délivré à cause, est-il indiqué, de sa date de naissance manquante.
Me Buttin a prévenu, néanmoins, que les autorités marocaines ne semblaient pas disposées à exécuter ces mandats, mais a assuré, en revanche, que les personnes recherchées tombent sous le coup d'une arrestation dès leur sortie du territoire marocain. Aussi, ce qui intéresse cet avocat est surtout "qu'ils répondent aux commissions rogatoires délivrées par la justice française depuis quatre ans et toujours pas exécutées".
Cette affaire qui pèse sur les relations franco-marocaines n'est pas prête en vérité de voir son épilogue, tant les services à la fois français, marocains et mêmes israéliens sont impliqués directement dans l'attentat qui a coûté la vie à une figure emblématique du tiers-monde, le 29 octobre 1965, devant la brasserie Lipp, à Paris.