La grève des fonctionnaires embarrasse le pouvoir

Les fonctionnaires sont, depuis hier, en grève pour trois jours. Cette grève était attendue depuis de longues semaines déjà, dès lors que les pouvoirs publics avaient cru bon d'ignorer les effets du premier débrayage, au lieu de chercher à apaiser la colère des travailleurs de la fonction publique, en acceptant de négocier leurs revendications, toutes légitimes d'ailleurs.

De l'avis des huit syndicats autonomes composant l'intersyndicale de la fonction publique, les travailleurs des secteurs de l'éducation, de la santé, de l'enseignement supérieur et d'autres secteurs encore étaient hier au rendez-vous, et ce, à l'échelle nationale.

Pour tous, cette manifestation de grogne vise simplement à obtenir un statut correct, une stabilité dans l'emploi, une rémunération en parfaite adéquation avec la cherté de la vie, des conditions de travail acceptables. L'ensemble des fonctionnaires ne demandent aux pouvoirs publics qu'à s'asseoir à une table de négociations avec leurs représentants pour examiner les problèmes posés qui attendent des réponses.

Il importe peu, du reste, que certaines franges sectorielles ou géographiques des fonctionnaires n'aient pas jugé de leur devoir de participer au débrayage, chose que, de leur côté, les tutelles, avec un aplomb déroutant, n'ont pas manqué de mettre en exergue pour tenter d'invalider le mouvement de protestation. L'essentiel est en vérité que l'éveil des travailleurs, quant à la défense de leurs droits, est devenu aujourd'hui une réalité indiscutable.