Alger : une centaine de transporteurs privés entament une grève

el-Watan - 07.03.2011
par Abderrahmane Semmar

Au moins 150 bus et minibus cesseront de transporter des voyageurs à Alger à partir de mardi. En effet, les transporteurs privés qui assurent les lignes de la Banlieue est de la capitale, entameront une grève pour protester contre l'insécurité que font régner impunèment des "bandes mafieuses", expliquent à elwatan.com des représentants de l'Union Nationale Algérienne des transporteurs.

Cheraraba, Boumati, Bab Ezzouar, Meftah, et d'autres communes de la banlieue est d'Alger ne seront pas desservies mardi par les transporteurs privés. Ces derniers ont décidé d'observer une grève pour dire leur ras-le-bol contre les agressions dont ils sont victimes régulièrement de la part des délinquants qui dictent leur loi sans que personne ne vienne les inquièter.

"C'est trop. Nous ne pouvons plus tolèrer d'être racketter chaque jour par des voyous armés de couteaux. Ils nous menancent quotidiennement de s'en prendre à nos bus si on ne leur donne pas 100 DA à chaque arrêt. Et quand on décide de ne pas obtempérer, ils nous agressent", confie Ryad, un transporteur desservant la ligne Cherarba-Boumati.

"A maintes reprises, des receveurs et des chauffeurs ont été poignardés. Je vous assure que plusieurs plaintes ont été déposées, mais la police ne fait toujours rien contre ces délinquants", explique encore notre interlocuteur.

Selon d'autres témoignages des transporteurs privés, la situation est désormais intenable dans plusieurs stations de bus à Alger. L'insécurité menace les voyageurs comme les transporteurs. "Les agressions se multiplient au nez et à la barbe des policiers qui ne bougent même pas le petit doigt. Le laxisme et la passivité des forces de sécurité sont choquants et inacceptables", relèvent des transporteurs qui affirment être prêts à cesser leurs activités durant des semaines.

Et pour le démontrer, des mardi, ils vont aligner leurs bus à l’extérieur des stations. Rappelons enfin que les transporteurs de Cherarba et Boumati sont en grève depuis deux semaines pour dénoncer "les actes de violence" dont ils font objet.