Ceci est le commentaire que j'ai inséré ce matin dans le cadre de l'article publié par TSA sur le sujet. Il est signé misguemas.
*******************************************************************
Il est de notoriété publique que l'on sert non pas des milliers ou des dizaines de milliers mais des centaines de milliers de pensions à de faux moudjahidin, n'en déplaise à tous les thuriféraires du pouvoir et aux organisations satellites créées de toutes pièces pour pérenniser le système prédateur mis en place depuis l'indépendance.
D'abord, une simple référence à l'histoire nous démontre la vanité de toute prétention au maquillage d'une réalité incontournable. Par application de l'une des résolutions du Congrès de la Soummam, il est établi que le pays en guerre a été divisé en six wilayas distinctes, de 1 à 6. Dirigées par des officiers du grade de colonel, ces dernières se subdivisaient en zones, commandées par des capitaines. Des régions devaient à leur tour composer chaque zone, et des secteurs chaque région.
Par nécessité d'assurer un contrôle acceptable au niveau de la zone, la limitation de ses effectifs était arrêtée à 1000 moudjahidin au maximum.
Sachant, d'un côté, que les effectifs de deux wilayas au moins, la cinquième et la sixième, Oranie et Sud, étaient quasiment nuls ; et, de l'autre, que la plus étoffée d'entre elles ne se composait guère, sauf erreur, de plus de quatre zones n'ayant jamais atteint la limitation prescrite, il est permis de tirer arithmétiquement la composition totale de l'ALN. Elle était très loin de compter le chiffre théorique de 20 000 moudjahidin.
Un tel chiffre est d'ailleurs corroboré par un écrit du président français de l'époque, Charles de Gaulle. Ce dernier, rejetant le processus d'intégration demandé avec insistance par une mouvance activiste de droite vers la fin des hostilités, a fait valoir que la France, avec ses 500 000 soldats puissamment armés, se battait contre tout le peuple algérien et non contre "tout au plus 12000 combattants en guenilles, armés tout juste de pétoires..."
A la vérité, et chacun peut le vérifier immédiatement autour de soi, nombreux sont les proches ou voisins, appointés au ministère des Moudjahidin, dont nous connaissons le véritable itinéraire durant la guerre de libération. Et bien trop peu des bénéficiaires actuels de pensions peuvent faire valoir un droit incontestable à semblable prétention.
Il faut dire que dans cette foison de faux moudjahidin, l'on trouve non seulement de simples sympathisants du FLN combattant (qui ont versé une ou deux fois leur cotisation ou hébergé un soir des combattants en armes)mais surtout de véritables sangsues accourues à la curée, grâce à des signatures complaisamment apportées au fil du temps par une chaîne de faux moudjahidin élus déjà au rang de pensionnaires.
La vérité, quand les historiens l'établiront sans fard demain, donnera bien du mal aux prochaines générations pour séparer le grain de l'ivraie. D'ores et déjà, les rares et véritables moudjahidin encore en vie ont quelque peine à se situer dans ce magma sciemment créé pour semer la confusion. Eux qui ont sacrifié leur propre vie pour la liberté et l'indépendance regrettent que l'on se serve de leur combat pour ouvrir la boite de Pandore à des parvenus qui se sucrent de façon aussi éhontée sur le dos du peuple.
Le plus grave est encore qu'à chaque élection présidentielle ces derniers se renforcent de nouveaux attributaires, directement inscriptibles dans l'électorat constituant le soubassement du régime.