Dans une interview donnée au journal
Le Monde du 9.02.08, l’ex n° 2 du FIS, Ali Benhadj, décortique à sa façon la situation politique de l’Algérie, renoue avec ses diatribes islamistes toujours pleines de rancoeurs contre le pouvoir et les laïcs qui ont barré la route à son parti en 1991, défend les assassins de son acabit, fait semblant d’ignorer l’implication de son fils dans les rangs terroristes.
A Florence Beaugé qui l’a interrogé non sans quelque subtilité, il a répondu notamment que «
rien n’assure que c’est Al-Qaïda » qui est derrière les attentats kamikazes qui ont ensanglé l’Algérie ces derniers mois. Pour lui, qui refuse de condamner explicitement les attentats commis : «
La solution n’est pas de critiquer ou de condamner. Il faut régler le problème à la racine, c’est-à-dire trouver une solution politique ». Et, pour atteindre ce but, selon lui, il faut faire appel à « un congrès » qui réunirait les membres les plus représentatifs de la scène politique, tels que Aït-Ahmed, le leader du FFS ; Ahmed Taleb, l’islamiste bon teint du parti Wafa et non moins ex ministre de l’éducation, premier responsable du « sinistre » de l’école ; Mouloud Hamrouche, l’ex Premier-ministre de Chadli, mi-réformateur mi-islamiste ; Mehri, l’autre islamiste second responsable du « sinistre » de l’école ; Ali Yahia, l’avocat du FIS et enfin le FIS lui-même, bien qu’il soit officiellement interdit. Autrement dit, exceptés Mouloud Hamrouche et Ahmed Taleb, c’est toute l’équipe de Saint-Egideo réunie en 1975 à l’effet de mettre l’Algérie en coupe réglée sous la férule des intégristes, que veut convier Benhadj à son congrès. Il est inutile, bien sûr, de s’attendre à autre chose qui ne soit de son inspiration.
D’un autre côté, ce virulent fossoyeur de l’Algérie républicaine ne renonce d’ailleurs nullement à sa prétention de vouloir créer un Etat islamiste en Algérie, ancré dans les préceptes du Coran et de la sunna du prophète, avec, à n’en pas douter toute la cohorte de mesures médiévales qui accompagnent la charia et qu’il n’a pas la franchise de citer.
Il s’est même insurgé contre Sarkozy qui aurait déclaré son soutien au mouvement qui a mis fin au processus électoral de 1991, osant même insinuer que ses sbires du FIS étaient des intellectuels. Mais il ne dit pas que ces derniers, recrutés à son image, sont vite devenus des assassins, des éventreurs, des égorgeurs, et pour tout dire un autre type de racaille juste digne de la potence.
Benhadj a nié par ailleurs l’entrée au maquis terroriste de son fils, même si des films l’ont montré se pavanant armé au milieu des criminels de son espèce. Il est vrai que père et fils se nourrissent du sang de leurs concitoyens...