Kadhafi reste toujours égal à lui-même

Il y a quelques semaines encore, la Libye, lors du voyage de Kadhafi en France, avait fait énormément parler d'elle, particulièrement par le côté des atteintes aux droits de l'homme qui l'avaient désignée à la vindicte.

Farouk Ksentini, président de la Commission chargée de la protection des droits de l'homme en Algérie, en révélant à la radio que Tripoli a fait trancher la main de trois Algériens et exécuter plusieurs autres, apporte la confirmation que le colonel dictateur reste toujours égal à lui-même : une espèce de monstre doublé d'un fanatique obnubilé par son intégrisme religieux.

En ajoutant que 56 autres algériens se trouvent toujours dans les geôles de Libye parce qu'ils ont commis le "crime" d'être allés chercher du travail dans ce pays, Ksentini rappelle, ce faisant, les autorités d'Alger au devoir de régler dans le fond cette marque singulière d'hostilité ouverte que leur fait, à chacune de ses sautes d'humeur, le voisin trublion devenu l'ennemi public à l'échelle internationale. Même Boumediene, dont, de son vivant, on aurait pu soupçonner quelque collusion avec lui, ne fût-ce qu'à cause de l'excès de leurs penchants communs pour l'arabo-islamisme, ne l'avait jamais souffert au point d'avoir décidé un jour d'en découdre au besoin par le feu avec lui.

Kadhafi, cet éternel agité qui a fomenté depuis tant de coup bas contre l'Algérie, par exemple, en faisant parachuter des armes à une certaine époque aux premiers terroristes islamistes de la bande de Bouali, ou en soutenant plus tard les gredins du FIS n'étonne donc plus en se distinguant cette fois encore par des actes sanguinaires qui sont loin de rehausser son niveau de vulgaire assassin. Lockerbie et le Ténéré sont encore trop frais dans les mémoires pour oublier ce dont il est vraiment capable.

Dans une assemblée générale tenue à Constantine, jeudi dernier, Ksentini est revenu à la charge, à propos des prisonniers algériens détenus dans les geôles de Kadhafi. Rappelant que certains d'entre eux ont été condamnés à la peine capitale, d'autres à perpétuité, ou ont subi des amputations de main pour des actes sans gravité, l'orateur en appelle au président de la République pour demander au sanguinaire de Tripoli de transférer les détenus algériens dans leur pays.

Pour dissuader d'ailleurs les voyageurs algériens de se rendre en Libye, Kadhafi exige d'eux désormais le paiement d'une taxe d'entrée de 1000 euros, équivalente à 11 millions de centimes algériens, a ajouté le président de la Commission pour la protection des droits de l'homme.