Nombre de messages : 183 Date d'inscription : 01/06/2007
Sujet: Le dictateur lybien abattu Jeu 20 Oct - 20:00
Les Libyens pourront enfin respirer, maintenant que leur "guide", de triste mémoire, a été physiquement éliminé dans les combats de la matinée à Syrte, son village natal, où il était venu se réfugier au sein de sa tribu. Il est vrai que dans nombre de pays arabes subsiste encore ici et là l'esprit tribal vivace du moyen-âge qui régente tout, par-delà toute considération patriotique ou simplement humaine. Et, en Libye, plus qu'ailleurs, le rôle joué par les tribus restées fidèles au défunt explique justement la ténacité avec laquelle une farouche résistance a été opposée aux combattants de la démocratie et à l'OTAN.
Le principal coupable du fâcheux crash de Lockerbie qui avait causé la mort de plus de 270 personnes innocentes aura donc payé de sa propre vie les massacres perpétrés gratuitement aussi contre les populations libyennes au printemps dernier, parce qu'elles avaient osé lui crier leur ras-le-bol de sa dictature durant les quatre dernières décennies.
Après avoir été blessé aux jambes, indiquent les médias, le bédouin a fini par succomber, dans des conditions encore mal définies, entre les mains de ses adversaires.
Partout dans le pays, depuis cet après-midi on se congratule et on fête joyeusement la disparition du tyran, la fin d'une époque sombre où cet ex officier subalterne de l'armée, inculte, est sorti du rang pour s'emparer par la force du pouvoir et ne plus s'en séparer qu'au péril de sa vie. On dit bien que le pouvoir use et que ceux qui le détiennent n'ont d'autre souci que de le conserver à vie.
Izirdhi
Nombre de messages : 182 Date d'inscription : 10/04/2007
Sujet: Re: Le dictateur lybien abattu Sam 22 Oct - 11:01
El-Watan - 22.10.2011 AFP
«Roi des rois d’Afrique» : Il a fini dans un égout
lUne odeur nauséabonde prend au nez, mélange de chair carbonisée et de caoutchouc brûlé.
Des dizaines de cadavres sont étendus parmi les restes d’un convoi détruit par les flammes : ici, dans un égout en bord de route, a pris fin le règne du défunt Mouammar El Gueddafi. Sur les terres arides d’une ferme à trois kilomètres en périphérie ouest de sa région natale de Syrte, la scène témoigne des derniers instants, jeudi, de celui qui avait gouverné la Libye d’une main de fer pendant 42 ans, après que son convoi eut été visé par un bombardement aérien de l’OTAN. « Il a été traîné hors du tuyau d’égout par des combattants de Misrata qui l’ont empoigné par le cou », raconte Mohammed Belhaj, révolutionnaire, lui-même originaire de cette ville portuaire à l’ouest de Syrte assiégée pendant de longs mois par les forces gueddafistes.
Des dizaines de cadavres mutilés sont toujours étendus de part et d’autre de la route. Trois corps, portant des bandages aux jambes et aux mains – apparemment d’anciennes blessures – ont été recouverts en contrebas dans le fossé, près d’un tuyau d’évacuation d’eau de la hauteur d’un homme accroupi, qui passe sous le macadam. A l’autre sortie du conduit, des morceaux de corps carbonisés gisent çà et là sur le sol sablonneux. Les carcasses métalliques des 4x4 et l’état des corps illustrent la violence de la frappe aérienne sur le convoi qui tentait alors de fuir la ville assiégée de Syrte depuis près d’un mois et sur le point de tomber aux mains des «révolutionnaires».
La ferme voisine s’étend sur un immense terrain aride parsemé de quelques arbustes, des bâtiments en brique, un transformateur électrique brisé d’où sortent des câbles tordus. « Quand les avions de l’OTAN ont frappé le convoi, les chauffeurs ont paniqué et se sont dispersés sur les terres de la ferme », raconte Louaï Zaïni, qui affirme être arrivé sur les lieux quelques instants après le raid. On ignore comment l’ex-dirigeant libyen est parvenu à échapper aux bombes pour courir se cacher dans son égout. Mais la plupart des conducteurs et passagers du convoi, eux, n’ont pas eu cette chance.
Mouammar El Gueddafi, qui se faisait appeler «roi des rois d’Afrique», a été capturé vivant puis tué par balle, dans des circonstances qui restent pour l’instant floues. Mais quelle étrange destinée pour celui qui insultait à longueur de discours les «rats» ayant osé se soulever contre son pouvoir, que de finir à genoux dans un égout. Vendredi, près de 24 heures après les faits, des dizaines de véhicules de guerre bourrés de combattants des nouvelles autorités, criant triomphalement «Allah Akbar» (Dieu est grand) se bousculaient pour visiter les lieux. Certains d’entre eux filmaient la scène avec leur téléphone, tout en se couvrant le nez pour se protéger de l’insupportable puanteur.
« Mon oncle est le commandant du groupe qui a capturé et tué Mouammar », se vante Belhaj, affirmant que les combats ont été intenses entre les rebelles et les survivants du convoi. Sur leur téléphone portable, les combattants se repassent en boucle les vidéos du corps de l’ancien despote. Ahmed Bisu clame ainsi à l’AFP sa jubilation d’avoir pu lui aussi filmer les dépouilles des derniers loyalistes entourant El Gueddafi. « C’est la meilleure chose qui pouvait arriver à notre révolution. Un dictateur aussi cruel ne méritait qu’un seul châtiment, la mort. Je suis heureux aujourd’hui, comme tous les autres Libyens », affirme-t-il avec le sourire. « Cette ferme est désormais un site historique. C’est ici qu’a pris fin la tyrannie d’El Gueddafi », se réjouit Ahmed, tout en continuant à filmer la scène macabre.
AFP
Aram
Nombre de messages : 172 Date d'inscription : 06/04/2007
Sujet: Re: Le dictateur lybien abattu Dim 23 Oct - 20:35
Ahmed Jibril, président du CNT libyen, a certes annoncé aujourd'hui la libération officielle de son pays de la dictature du tyran Kaddafi, mais il a aussitôt ajouté que le Coran serait désormais la source du droit sous le nouveau régime.
En d'autres termes, ce que craignaient non sans raison les Occidentaux, qui s'étaient engagés dans le combat contre le dictateur disparu, est devenu aujourd'hui réalité : la Libye se range officiellement au nombre des pays islamistes, tels que l'Iran, l'Arabie saoudite, l'Algérie, etc., qui adoptent la charia comme source du droit, avec naturellement toutes les conséquences que l'on sait sur la démocratie, les droits de l'homme, les libertés publiques, etc.
Plus gravement donc, à tous les pays intégristes fournisseurs de terroristes islamistes barbares, le monde devra compter dorénavant avec la venue inattendue de la Libye, pays tribal aussi fermé que l'Arabie saoudite.
Merzak
Nombre de messages : 243 Date d'inscription : 17/05/2007
Sujet: Re: Le dictateur lybien abattu Lun 24 Oct - 20:21
La douche froide, notamment pour les Européens qui ont aidé substantiellement la révolte libyenne à se défaire de la dictature de Kaddafi, est d'autant plus glacée qu'en parallèle à l'annonce de la remise en place de la charia à Tripoli les nouvelles autorités du pays mettent l'accent sur le retour envisagé à la polygamie et à l'interdiction du divorce, deux mesures archaïques précédemment levées par Kaddafi, que l'on disait pourtant plus fermé encore à l'évolution de la société et au respect des droits de l'homme en Libye.
"En tant que pays islamique, nous avons adopté la charia comme loi essentielle et toute loi qui violerait la charia est légalement nulle et non avenue", a indiqué hier le président du CNT, Moustapha Abdeljalil, avant de préciser le sort des deux mesures précitées.
De telles perspectives bien décourageantes ne sont naturellement pas de nature à rassurer le monde et surtout la frange patriotique et démocratique libyenne qui s'était engagée corps et âme à tout entreprendre pour démettre le tyran du siège qu'il avait indument occupé 42 années durant.