AFP - 17/08/2011
Le dernier dirigeant soviétique Mikhaïl Gorbatchev s'est dit aujourd'hui "mécontent" de l'évolution de la Russie, 20 ans après le putsch manqué contre sa perestroïka, critiquant surtout le monopole du parti au pouvoir et l'absence d'élections libres dans une interview donnée au magazine allemand le Spiegel.
"Je ne suis pas content (...) il y a un retour en arrière", a déclaré le père de la Perestroïka et prix Nobel de la paix au cours d'une conférence de presse sur la situation politique en Russie, 20 ans après le putsch des conservateurs contre lui qui a porté un coup fatal à l'Union soviétique.
"Pour la mortalité, nous sommes en bas de la liste aux côtés des pays africains, il y a 96% de pauvres si l'on utilise les critères appliqués dans un pays comme l'Autriche et il y a deux fois moins de gens qui reçoivent des diplômes d'enseignement supérieur qu'après la deuxième guerre mondiale", a-t-il énuméré.
M. Gorbatchev a également déclaré qu'il "soutenait" l'ex-président et puissant Premier ministre Vladimir Poutine malgré quelques "tendances autoritaires" mais il a critiqué son parti, Russie unie, estimant qu'il ressemblait à ce qu'était le Parti communiste à l'époque soviétique.
"Il faut renoncer au monopole, il ne faut pas répéter l'URSS dans sa pire variante", a-t-il souligné.