Christophe
Nombre de messages : 224 Date d'inscription : 13/07/2007
| Sujet: Gorbatchev critique les dérives des dirigeants russes Jeu 17 Fév - 20:00 | |
| Dans un entretien accordé hier au journal Novaïa Gazeta, l’ancien responsable soviétique, Mikhaïl Gorbatchev, a analysé avec rigueur la situation politique de son pays qui s’éloigne nettement des espoirs démocratiques suscités lors de la chute de l’empire soviétique. Il s’en est pris surtout aux dirigeants qu’il estime « dépravés » et se déclare militant convaincu de la démocratie. Il a fustigé d’abord Vladislas Sourkov, l’idéologue du pouvoir qui a rejeté sa demande de création d’un parti social-démocrate. « J’avais l’intention avec mes amis de créer un parti. Quand Sourkov l’a appris, il m’a demandé 'ça vous sert à quoi ?' De toute façon, nous n’enregistrerons pas votre parti », a-t-il déclaré. Pour lui, « La classe dirigeante se conduit de manière révoltante. Ils sont riches et dépravés. Leur idéal c’est Abramovitch », par référence au milliardaire qui détient des villas luxueuses, des yachts et contrôle le club londonien Chelsea. « Je méprise cet idéal. J’ai honte de cette riche débauche. J’ai honte pour nous et pour le pays », a déclaré Gorbatchev qui déplore aussi l’absence de liberté d’expression sur les télévisions nationales. « Le président Medvedev et Poutine font de leur mieux, mais ce qui se passe dans le pays ressemble de plus en plus à une imitation. Au lieu de prendre des mesures concrètes, ils rendent absurdes les lois électorales », a-t-il notamment observé avec dépit. Plus loin, comme pour rappeler avec tristesse le rideau de fer imposé sous l’ère du stalinisme, il a estimé que « La vie normale est liée à la démocratie, quand le pouvoir est contrôlé, et non par l’autoritarisme qui contrôle les gens et les libertés ». Expliquant par ailleurs l’afflux à l’émigration des cadres, Gorbatchev a indiqué : « S’il y a une renaissance du projet démocratique, les gens cesseront d’émigrer et reviendront », à condition qu’ « ils ne dépendent plus du tsar, du Premier ministre ». L’ancien responsable du KGB, adressant une pique encore acérée à l’adresse de ce dernier, a enfin considéré que « la politique actuelle, où l’on use de tous les moyens pour se maintenir au pouvoir, est inacceptable ». En résumé, c’est donc la démocratie de façade instaurée par Poutine en Russie qui est principalement décriée par l'ancien homme fort du Kremlin. avec AFP | |
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