Il faut croire que Moscou, qui feint d'ignorer la fin de la guerre froide depuis l'effondrement du mur de Berlin, s'estime toujours en position d'imposer sa volonté comme s'il représentait encore quelque chose de la superpuissance de naguère qui faisait contrepoids à l'Occident.
Aujourd'hui, la Russie est laminée, tant au plan politique mondial par la place fort étroite qu'elle occupe dans l'échiquier qu'au double plan économique et social où elle ne brille guère par ses énormes retards qui la rejetteront bientôt, disent les experts, dans le rang des pays sous-développés. Économiquement, elle recule à défaut d'avancer ; socialement, elle reste à la traîne même des anciens satellites de l'Union soviétique. Pour preuve d'ailleurs, il suffit de voir comment un groupuscule d'oligarques qui se partagent le pouvoir et le gardent pour l'éternité ne parviennent pas même à venir à bout de l'énorme corruption qui sévit dans le pays sinon des fléaux, tels que la drogue et le sida, dont les effets destructeurs sont particulièrement stigmatisés à l'échelle mondiale.
De toute manière, la déclaration d'aujourd'hui, qui rejoint de nombreux autres antérieures à propos de la Libye, ne surprend en rien, Moscou comme Pékin restant toujours fermés à l'évolution des pays se battant pour la démocratie. Cette dernière n'étant pas de mise chez eux, il est évident qu'ils ne peuvent la tolérer sous d'autres cieux.