TSA - 5.06.2011
par Hadjer Guenanfa
En 2011, l’Algérie prévoit un déficit budgétaire de 4693 milliards de dinars, soit 33,9 % du Produit intérieur brut (PIB), selon le projet de Loi de finances complémentaire (LFC) pour l'année 2011, présenté dimanche 5 juin par le ministre des Finances, Karim Djoudi, devant l'Assemblée populaire nationale (APN).
« Ce déficit a fortement été creusé sous l'effet de la dépense publique, qui est de 8275 milliards de DA (près de 112 milliards de dollars), destinée à la prise en charge des préoccupations sociales des citoyens », selon les explications du ministère des Finances, rapportées par l'agence APS.
Les dépenses de fonctionnement augmentent de 857 milliards de dinars, sous l'effet de l'élargissement du soutien des prix à de nouveaux produits alimentaires de base (huiles alimentaires et sucre) et du renforcement de la dotation budgétaire au soutien des prix des produits subventionnés, antérieurement à 2011 (blés et poudre de lait), selon cette source.
La hausse du déficit budgétaire est également due à l'application de nouveaux statuts particuliers de la Fonction publique et à l'ouverture de nouveaux postes budgétaires, selon le ministère qui ajoute que ce déficit a fortement augmenté en raison de la dépense d'équipement qui passe à 797 milliards de dinars pour faire face à un programme additionnel de logements sociaux et ruraux et au renforcement de l'action économique de l'État.
Début novembre, le gouvernement avait revu à la baisse le déficit budgétaire avec 30,5 % du PIB, dans le cadre de la Loi de finances 2011 contre les 32 % de la LFC 2010. La commission des finances et du budget de l’APN avait alors élaboré un rapport sur l'évolution inquiétante de ce déficit. Cette instance avait insisté sur la nécessité de rationaliser les dépenses publiques. Mais sous la pression sociale, après les émeutes de janvier dernier, et dans un contexte régional caractérisé par les soulèvements populaires, le gouvernement a dû valider plusieurs rallonges budgétaires.