Ayant vraisemblablement pris goût au pouvoir, Medvedev, dont le choix et l'élection à la magistrature suprême, vérité de Polichinelle, sont le fait exclusif de son prédécesseur, Vladimir Poutine, se rebiffe désormais contre celui-ci.
Ce bienfaiteur, qui l'a utilisé comme remplaçant simplement provisoire - c'est de notoriété publique - pour un mandat qui doit lui donner l'occasion par suite de revenir à la tête de l'État, se prépare en effet pour cette relève, attendue pour 2012, qui ne semble guère du goût de Medvedev.
Et ce dernier le fait savoir, en mettant en garde, aujourd'hui, contre ce qu'il appelle "
une monopolisation du pouvoir par un seul homme", estimant, comme le rapporte la dépêche de l'AFP, que la Russie avait déjà connu la "guerre civile" à cause d'un tel système. "
Les tentative de (concentrer le pouvoir) autour d'une personne spécifique sont dangereuses", a déclaré le président russe au cours d'une rencontre avec de jeunes parlementaires retransmise en direct à la télévision.
"
Une super-concentration du pouvoir est une chose dangereuse, surtout dans notre pays qui l'a déjà connu à maintes reprises et où cela a mené soit à la stagnation soit à la guerre civile", a-t-il encore dit.
Vladimir Poutine est en train de mettre sur pied une coalition composée de son parti Russie unie et d'ONG en vue des élections législatives de décembre, poursuit la dépêche de l'AFP.
Il faut rappeler que Medvedev n'a pas caché, depuis de longs mois déjà, son désir de se représenter aux élections présidentielles prochaines où il compte briguer un second mandat. Et Poutine, interrogé alors sur ses propres intentions, avait un moment soutenu qu'il se mettrait d'accord avec Medvedev pour que seul l'un d'entre eux présente sa candidature.
Mais ce dernier, ne faisant plus cure de l'engagement donné au départ, s'estime suffisamment rompu à présent à la direction des affaires de l'État pour se dispenser du soutien de son Premier ministre. Il feint simplement d'oublier que son rival, homme très avisé et calculateur, s'appuie sur le parti suffisamment puissant qu'il a lui-même créé dans l'unique dessein de servir ses intérêts directs.