Sous la pression de l'inflation galopante et du niveau de vie toujours en chute libre en Algérie, les retraités réclament à leur tour la révision de leurs pensions. 25 % des 2 millions de retraités recensés par leur fédération nationale déclarent toucher moins de 10 000 DA/mois, soit l'équivalent de 80 €, sinon des 2/3 du SMIG en vigueur, donc des montants ridiculement faibles.
Il est vrai que le système de retraite par répartition mis en place dans le pays n'est couplé ni au SMIG ni à l'inflation. Et sa plus grande faiblesse est qu'il ne s'actualise pas pour être en adéquation avec le niveau de vie, de sorte qu'il existe des retraités touchant souvent 2 ou 3000 DA seulement, quand d'autres de mêmes niveau et qualification perçoivent 5 à 10 fois plus. La différence est que les premiers ont cessé leur activité dans les années 70 ou 80 et que les autres viennent seulement de le faire. Or, les salaires d'aujourd'hui ont quasiment décuplé durant ce temps.
Quand bien même une décision exceptionnelle permettrait le relèvement de 30 ou 40 % des pensions les plus basses, il reste que, faute d'indexation au niveau de vie, sinon à la valeur du SMIG, l'augmentation obtenue à titre occasionnel ne peut jamais compenser les écarts considérables constatés à niveau et qualification égaux. Et le problème, par voie de conséquence, se posera de la même manière pour les nouveaux retraités dits favorisés d'aujourd'hui par rapport à ceux des décennies à venir.