La Cour d'Oran a eu, hier, à réexaminer en appel l'affaire dite des cartes grises déjà jugée en première instance en octobre dernier. Mais son verdict ne sera rendu qu'à une date ultérieure.
Pour rappel, des fonctionnaires du service des cartes grises de la wilaya ont eu à répondre à ce sujet de poursuites pour corruption, de faux et usage de faux, d'abus d'autorité et de complicité. L'ancien chef de ce service et quatre de ses collaborateurs avaient tous écopé de 2 ans de prison ferme, une peine jugée insuffisante par le parquet qui a interjeté appel de leur premier jugement.
Non seulement ces fonctionnaires s'étaient rendus complices de falsifications, en délivrant des cartes grises à contresens de la règlementation, mais en plus ils ont permis à des propriétaires de véhicules gagés, autrement dit achetés à crédit, donc non cessibles jusqu'à extinction de la dette souscrite, de disposer de cartes grises classiques permettant, le cas échéant, un transfert illégal de propriété.
La corruption, qui saute aux yeux dans ce type d'affaire, porte un préjudice considérable au corps des fonctionnaires et à l'économie nationale. En privant les banquiers, prêteurs des fonds couvrant l'achat à tempérament de véhicules par la clientèle, de la seule ressource que leur offre la loi de récupérer, le cas échéant, l'objet gagé, la falsification de ces cartes grises porte un coup très grave à la crédibilité de l'administration algérienne.
Ainsi que le ministère public qui a raison de protester, par son appel, contre la clémence du premier jugement rendu, tout homme honnête ne peut donc que blâmer ce dernier et les magistrats qui l'on rendu. Cela démontre à l'évidence que parmi ces derniers, aussi, il doit se trouver d'autres brebis galeuses qui méritent d'être à leur tour jugées et condamnées.