La situation en Libye marque à présent un tournant très défavorable à la résistance, aussi bien à l'est qu'à l'ouest du pays. En pilonnant ses positions, l'aviation du despote la force à se disperser pour plus facilement la réduire.
C'est ainsi qu'à Ras Lanout, les insurgés, en poursuivant leur repli depuis hier, ont perdu un nombre important de leurs camarades. En sus des tués et blessés, 80 autres ont été faits prisonniers, racontent les rescapés aux micros des agences de presse. L'hôpital lui-même de la localité a été vidé de son personnel et ses malades transférés, suite à l'explosion d'une roquette à proximité.
De même, à Zawiyat, où l'issue des combats pour le contrôle de la ville se dessine, depuis hier, à l'avantage des troupes loyales, la résistance perd du terrain et, dans la confusion de son retrait en cours, risque d'en céder davantage encore.
Au plan politique, les approches faites auprès de Paris notamment par le Conseil national de la transition, qui y a dépêché deux émissaires reçus ce matin même par le président français, s'inscrivent positivement. Paris reconnaît désormais le C.N.T. et promet de nommer bientôt un ambassadeur dans la zone libérée.
Du coup, Kadhafi menace de révéler des faits compromettants à propos de l'élection de Sarkozy et pouvant même le conduire à la démission. Il s'agirait là, suppose-t-on, d'un possible financement libyen de sa campagne électorale.
Enfin, l'OTAN et l'U.E. examinent aujourd'hui, chacune de leur côté, les moyens à mettre en œuvre pour venir en aide à la résistance libyenne, en prenant soin de ne pas provoquer des réactions hostiles du monde arabe, et surtout en se couvrant de la légalité internationale sous forme de résolutions à requérir dans ce sens auprès de l'ONU.