La situation devient de plus en plus préoccupante en Côte d'Ivoire, où les partisans des deux camps adverses de Gbagbo et d'Allassane Ouattara se livrent depuis quelques jours des batailles rangées souvent très sanglantes.
Dans le quartier notamment d'Abobo à Abidjan, les incidents se multiplient et se soldent par de nombreux morts. On en compte déjà une cinquantaine en l'espace d'une semaine.
Ainsi, aujourd'hui, rapportent les agences de presse sur la foi des déclarations de témoins, des hommes en uniforme des forces de sécurité contrôlées par Gbagbo ont abattu froidement six femmes parmi les manifestants en faveur de Ouattara.
Au total, 365 personnes, d'après des responsables des droits de l'homme de l'ONUCI, ont perdu la vie depuis la mi-décembre dans ces affrontements fratricides. La moitié des victimes de la semaine a été recensée dans le seul quartier d'Abobo, où les combats se déroulent parfois à l'arme lourde. On estime à au moins 200 000 le nombre des habitants de ce quartier, comptant entre 1,5 et 1,8 millions au total, qui se sont déplacés depuis l'apparition des violences.
Le plus surprenant encore est que ces populations qui fuient la zone des combats se retrouvent souvent bloquées par ce que l'on appelle le commando invisible qui les confine dans les lieux publics, les églises et les paroisses, où elles ne disposent ni d'eau ni d'électricité.
Il est vrai que la communauté internationale est trop absorbée ces dernières semaines par les révoltes arabes pour s'occuper du conflit ivoirien relégué au second plan.