Au cours de la conférence de presse organisée aujourd’hui dans le cadre de la préparation du G20, le président français a répondu à quelques questions des journalistes à propos des troubles qui agitent toujours la Tunisie, d’une part, et l’Algérie, d’autre part.
Dans le cas de la Tunisie, Nicolas Sarkozy a reconnu à mots à peine couverts les flottements de la position française tout au début des mouvements de foule ayant précédé la chute de Ben Ali. Il a tenté, après le Premier ministre, de couvrir à son tour la bourde de Michelle Alliot-Marie, en arguant de la méconnaissance totale, autour de lui, à ce moment-là, de la poussée réelle des événements dans ce pays et surtout de l'ignorance totale du dénouement qui se profilait. Il n’avait « pas pris la juste mesure de la désespérance de ce peuple frère », a-t-il concédé, avant d’ajouter avec quelque amertume : « Quand on est si proche, quand les destinées individuelles et collectives sont tellement imbriquées, on n'a pas toujours le recul nécessaire ».
Pour tenter de recoller les morceaux, il va jusqu’à proposer à la Tunisie l’aide et le soutien de la France et de l’Union européenne pour relever les défis de demain et surtout pour récupérer la partie des biens pillés par Ben Ali et les siens se trouvant en Europe.
Pour ce qui concerne l’Algérie, le président français s’est retranché derrière le poids de l’histoire qui empêche la France de se mêler des affaires intérieures de son ancienne colonie. « L’Algérie c’était la France », a-t-il rappelé, pour justifier « les réserves » dans lesquelles son gouvernement doit se cantonner. D’ailleurs, à la question d’un journaliste allemand lui demandant si la France serait prête à accueillir Bouteflika s’il venait à être chassé du pouvoir, Sarkozy s’est contenté simplement de ricaner, en disant : « Vous imaginez l’exploitation qui risque d’être faite de ma réponse dans un grand pays comme l’Algérie ? »
On ne pouvait, bien sûr, attendre de sa part d’autre réponse plus acceptable à propos de l’Algérie, où les plaies sont encore loin de se cicatriser, à en juger par l’exigence de repentance à laquelle recourent périodiquement quelques revanchards du pouvoir en place.