Ainsi qu'on l'attendait, le compagnonnage partis politiques de l'opposition et autres organisations de la société civile telles que le SNAPAP, le CLA, la SATEF et la LADDH, regroupés dans la Coordination nationale pour le changement et la démocratie (CNCD), ne pouvait longtemps survivre aux critiques acerbes et souvent justifiées qui visent ces partis.
La participation de ceux-ci au mouvement, pour des raisons diverses tenant surtout à la compromission, à un moment ou un autre, de leurs dirigeants avec le régime en place, constituait un effet repoussoir pour nombre de démocrates désireux pourtant de prendre part aux marches organisées à Alger pour dénoncer la dictature, la corruption et autres excès du régime, et demander le départ de Bouteflika.
La scission devenait donc inévitable et c'est ce à quoi la CNCD a abouti au terme de sa réunion tenue ce matin. Les partis sont appelés, par voie de conséquence, à s'organiser dans un mouvement particulier et les syndicats et autres formations non politiques dans un autre.
Le fil à la patte, qui inhibait particulièrement l'action passée de ces derniers, étant désormais défait, plus aucun obstacle ne s'oppose à une plus large adhésion populaire à leur mouvement. Ils n'ont pas autant défini leur stratégie de lutte dans les tout prochains jours et veulent sans doute se concerter davantage pour mieux mûrir leur décision.
En revanche, les partis annoncent la poursuite de leurs marches hebdomadaires dont ils inversent d'ores et déjà le sens, pour réduire les capacités d'obstruction des services de police. Le départ de leur prochaine marche sera donné samedi non pas la place du 1er mai mais de la place des Martyrs.
Vu la faiblesse de leurs effectifs militants, il est peu probable, en vérité, qu'ils réunissent à eux trois (RCD, CCDR et MDS) plus d'une centaine de manifestants.