Les Arabes se divisent en deux blocs désormais

Selon des analystes, le monde arabe a vécu, lors de sa réunion de Doha, au Qatar, son éclatement avec l'apparition en son sein de deux blocs totalement opposés sur l'approche du problème palestinien et de ses derniers développements issus de l'attaque de Ghaza par les Juifs.

Ces observateurs croient avoir identifié, d'un côté, le bloc conduit par Riadh et le Caire, et, de l'autre, celui dirigé par Damas et Téhéran. Le premier, qui s'appuie sur les Etats-Unis et l'Europe occidentale, soutient Mahmoud Abbas dans sa démarche visant au rapprochement avec Israël, malgré la perte de crédit que cette politique accuse au sein du peuple palestinien lui-même. Le second, plus radical, se déclare en faveur de l'extrémiste du Hamas, Haniye, dont on connaît la résolution de ne rien céder à Israël sous la force des armes.

Ainsi qu'il est de règle dans le monde arabe, les questions de patriotisme et de dignité s'effaçant toujours et impérativement devant l'approche religieuse, l'Arabie saoudite et l'Egypte, sunnites, se méfient plutôt de l'Iran, chiite, qui aide le Hamas et risque de semer la division chez eux, que du principal ennemi des Arabes, Israël. A la limite, on les croirait même capables de se liguer à ce dernier pour combattre Téhéran et tenter de l'éliminer définitivement de la planète, tant ce dernier porte ombrage, selon eux, au rayonnement de l'islam sunnite. Et c'est à sa compromission dans l'aide accordée au mouvement du Hezbollah libanais, d'obédience chiite, qu'Assad doit d'ailleurs son isolement politique au Moyen-Orient.

Quant à l'Algérie qui se range, elle, du côté du bloc iranien, on peut dire qu'elle lie là une alliance tout simplement conjoncturelle, mue par le désir de gagner le peuple algérien à la candidature de Bouteflika aux prochaines élections présidentielles. Sitôt le scrutin réalisé, il est hors de doute qu'un réajustement sera opéré, principalement pour ne pas porter ombrage plus longtemps aux relations entretenues et nourries en profondeur avec Riadh.