Prélude à la répression qui s'annonce pour samedi, l'alliance présidentielle, autrement dit les trois partis politiques qui se partagent toute honte bue la rente pétrolière s'affichent en donneurs de leçons. Tout le monde sait en vérité qu'aucun de leurs membres n'a les coudées franches pour s'exprimer librement devant le mentor, le dictateur Bouteflika, qui, lui, voit vraiment le vent venir et tente de parer les coups dès maintenant, en envoyant ses sbires au casse-cou.
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tsa - 17.02.2011
Rania Hamdi
Elle a chargé un groupe de travail de faire des propositions
L’alliance présidentielle reconnait la justesse des revendications des citoyens
C’est mercredi à 20 h 30 que le sommet de l’Alliance présidentielle a pris fin. Ses membres sont parvenus, au terme d’un long débat, à trouver le consensus autour du message qu’ils voulaient transmettre à l’opinion publique. La mouture initiale du communiqué, telle que proposée par le FLN, n’a pas convenu au RND et au MSP qui l’ont jugée trop provocatrice vis‑à‑vis de la contestation populaire. Finalement, les trois partis ont reconnu explicitement « la justesse et la légitimité des revendications des citoyens » et l’impératif de trouver rapidement des solutions aux problèmes posés.
S’ils se félicitent des mesures déjà prises par le président de la République lors du Conseil des ministres du 3 février dernier, dont la levée de l’état d’urgence et l’amélioration des conditions d’accès à l’emploi et au logement, ils estiment nécessaire « d’alléger les mesures qui constituent une charge pour le citoyen dans plusieurs domaines au niveau de l'administration et des entreprises socio‑économiques et culturelles et d'introduire des facilités dans le cadre des lois en vigueur ». Un groupe de travail, composé de cadres des trois partis a été chargé d’établir une série de propositions allant dans ce sens, dans un délai n’excédant pas quinze jours. Cette plate‑forme sera alors soumise au président de la République.
Les membres de l’Alliance présidentielle ont mis en garde les citoyens et les jeunes en particulier contre « les tenants de la fitna, de l'anarchie, du pourrissement et du désespoir. L'Algérie, État et Nation, ne retournera pas aux années de sang ». Lors du point de presse qu’il a animé au siège de son parti juste après la clôture du sommet, Abdelaziz Belkhadem a certifié croire « en la liberté d'expression et en le droit d'organiser des manifestations autorisées dans le cadre de la pluralité des opinions ». Il a rejeté, néanmoins, « totalement tout dérapage qui pourrait conduire à des actes de pillage et de destruction ».
Encore une fois, il a particulièrement fustigé le département d’État américain, auquel il a conseillé de balayer d’abord devant sa porte. Il a rappelé « les évènements de Los Angeles survenus il y a quelques années sur fond de comportement raciste de la justice américaine et qui ont fait plus de 100 morts suite au déploiement de 4500 marines et plus de 22 000 policiers ». A ce titre, il a estimé que les États‑Unis, ainsi que les autres capitales occidentales « doivent faire preuve de retenue eux‑mêmes avant de prodiguer ce conseil aux autres, et à ceux qui en ont fait l'écho je rappelle les évènements survenus en banlieue parisienne et dans les grandes villes de France. Je voudrais rappeler à ceux qui veulent nous donner des conseils qu'en Algérie, pas une seule balle n'a été tirée et pas une grenade lacrymogène lancée ».