Multipliant, sans nul doute contre leur gré, les initiatives depuis que la rue a grondé en Algérie au début janvier dernier, les autorités ont pris entre autres, dès ce moment-là et au pied levé, des mesures, ressortissant pourtant des pouvoirs du Parlement, qui ont eu pour effet de baisser les prix de l'huile et du sucre qui ont flambé à la faveur des dernières augmentations sur le marché international. Elles ont ensuite décidé d'importer immédiatement d'importantes quantités de blé pour parer à d'éventuelles pénuries susceptibles de donner justification à de nouvelles émeutes. Elles viennent encore d'instruire les banques à l'effet de débloquer au plus vite tous les dossiers en souffrance ayant trait au lancement de la micro-entreprise censée apporter un brin de solution au chômage des jeunes diplômés. Pour combler le tout, enfin, elles ont débloqué les autorisations nécessaires à l'installation d'une cinquantaine d'agences bancaires des secteurs public et privé.
Cette dernière initiative s'inscrit, bien sûr, dans la perspective de la mise en branle de la disposition obligeant à compter de mars prochain les règlements de factures de plus de 500 000 dinars par la voie bancaire. Mais elle est aussi destinée à calmer la rue qui peut trouver parmi les jeunes chômeurs de nombreux mécontents pouvant être utilisés pour dénoncer les dérives du pouvoir à l'occasion de la prochaine manifestation prévue pour le 12 février.
Le chef du gouvernement, Ouyahia, qui gère le pays à la petite semaine n'a pas d'autre vision que celle consistant à verrouiller tous les leviers économiques, comme au temps du "socialisme de la mamelle", pour feindre ensuite de se présenter comme étant un gestionnaire compétent et soucieux des intérêts du pays. Pendant ce temps, les fonds pétroliers sont dilapidés par une caste sur laquelle il n'a pas même de prise, puisque seul Bouteflika est seul maître de la décision en la matière. Il ne faut donc pas s'étonner que l'économie algérienne, tout comme le reste d'ailleurs, n'a ni queue ni tête.
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