Avec une certaine frilosité les partis politiques algériens, étroitement concernés par les événements de Tunisie, commencent à sortir de leur léthargie et à réagir à la chute du despote tunisien.
Ainsi, le parti islamiste algérien Ennahda s'est félicité de l'issue de la révolte tunisienne en souhaitant au peuple tunisien « la stabilité dans un nouveau système pluraliste et des élections libres et transparentes pour élire des institutions crédibles et démocratiques ». Il appelle même les peuples arabes à « tirer les leçons de ce qui vient de se passer en Tunisie pour entamer des réformes politiques avant que les peuples ne se révoltent pour mettre fin aux dictatures ».
Le Front des forces socialistes d'Aït Ahmed estime, lui, dans un communiqué, que « la victoire du peuple Tunisien est la victoire de toutes les femmes et de tous les hommes épris de justice, de liberté et de démocratie dans le Maghreb ». Tirant la leçon pour l'Algérie, ce parti ajoute : « Oui, aujourd’hui, les Algériennes et les Algériens savent qu’il est difficile de mener une lutte pacifique en face d’un régime violent. Ils montrent encore qu’ils sont déterminés à faire aboutir ce combat, à faire tomber ce régime et à consentir tous les sacrifices ». Il espère que les Algériennes et les Algériens profiteront de l’expérience tunisienne.
Le FFS fustige par ailleurs le soutien et la proposition d'aide de la France pour contenir les manifestations, en demandant que : « cesse le soutien de certaines puissances aux régimes en place ». « Comment accepterait-on les propos du Quai d’Orsay ? Aujourd’hui, la priorité pour la France est-elle, encore, de proposer une assistance technique à la gestion soft des manifestations et à la formation des forces de répression ? »
Le parti islamiste el-Islah propose, lui, un changement radical en Algérie : « Nous appelons à l’instauration d’un gouvernement d’union nationale, à l’organisation d’un référendum pour la révision de la constitution pour équilibrer les pouvoirs entre les institutions, la dissolution de l’APN et la tenue de législatives anticipées», a déclaré son secrétaire général, Djamel Benabdeslam, à TSA.
En félicitant les Tunisiens pour leur succès il interpelle les régimes arabes à l'effet de : « tirer les leçons de ce qui s’est passé en Tunisie pour aller rapidement dans les réformes économiques et sociales et installer des gouvernements démocratiques », a-t-il ajouté en substance.
Le Rassemblement pour la culture et la démocratie de Saïd Sadi maintient, de son côté, sa décision annoncée il y a quelques jours d'organiser une marche de protestation contre la confiscation des libertés le 22 janvier prochain, depuis la place du 1er mai jusqu'au siège de l'Assemblée nationale, boulevard Zirout Youcef. Cette marche interdite sans motif par le ministère de l'Intérieur risque de provoquer des heurts et des violences regrettables avec les forces de l'ordre.
Les partis au pouvoir semblent, eux, plutôt groggy, suite au dénouement heureux de l'insurrection tunisienne. Aucune réaction de leur part n'est jusqu'ici rendue publique.
avec TSA