TSA - 21.01.2011
Sonia Lyes
Le Front des Forces Socialistes (FFS) a qualifié, vendredi 21 janvier, le communiqué de la wilaya d’Alger interdisant la marche à laquelle a appelé le RCD pour samedi de « terrorisme d’État ». « Sous le regard de la communauté internationale, le pouvoir tombe dans une régression abyssale et affligeante. Après l’instrumentalisation de la langue et de la religion à des fins politiques, voici venue l’ère de l’utilisation de l’administration et des commis de l’État à des fins partisanes. Le communiqué de la wilaya d’Alger daté du 20 janvier rappelle l’époque soviétique et les pratiques staliniennes. Le ministre de l’intérieur peut être fier : Son wali va au charbon », écrit le FFS dans un communiqué rendu public à l’issue de la tenue de la session ordinaire de son secrétariat national.
« En tout état de cause, la communication du wali d’Alger qui aurait pu être une bonne chose dans l’absolu s’est transformée en désastre et peut s’assimiler à un appel à la violence. Il s’agit là d’un terrorisme d’Etat. La sagesse, la lucidité et la puissance véritables auraient dû dicter une autre conduite », précise t-il.
Mais cela dit le FFS n’apporte pas sa caution au RCD qu’il accuse, sans le citer, de vouloir exploiter la conjonction entre le soulèvement en Tunisie et les émeutes en Algérie. « On ne peut à la fois passer son temps à conférer avec le DRS et faire appel aux forces du changement. Les forces du changement sont dans la société. Elles sont loin des luttes et des mœurs dans le sérail. Elles sont étrangères à ce milieu », écrit le FFS en allusion aux révélations de WikiLeaks sur les conversations entre Said Sadi et le patron du DRS.
« En Algérie, la situation tient lieu de "foire aux enchères et de marché de maquignons". D’un côté, nombre d’acteurs politiques veulent à tout prix exploiter ce moment particulier qu’a constitué la conjonction des émeutes en Algérie avec le soulèvement populaire en Tunisie et les manifestations dans les autres pays pour des enjeux politiques internes ».
« Les enjeux qui les intéressent vraiment ne remettent pas en cause la nature et la pérennité du régime. Il s’agit de luttes pour la répartition de la rente et du positionnement à l’approche d’échéances électorales et successorales », soutient le FFS. « Ils savent très bien que dans l’état actuel du rapport de force interne, les actions menées n’ont aucune rentabilité immédiate et surtout, ne peuvent pas constituer des bases de départ pour la construction d’une alternative démocratique. Bien au contraire, il s’agit de luttes internes pour des alternances claniques », ajoute‑t‑il encore.
Considérant que les forces du changement sont dans la société « loin des luttes du sérail », le parti de Hocine Aït Ahmed réitère qu’il demeure cohérent avec ses choix politiques primordiaux : le changement radical, pacifique et démocratique du régime politique en Algérie. Le FFS revendique : la levée des mesures d’exception qui étouffent le peuple algérien depuis 18 ans, à savoir la levée de l’état d’urgence qui permet au régime d’imposer ses options politiques, économiques, sociales et culturelles et ne protège en rien la population ; le rétablissement des libertés civiles ; l’ouverture du champ médiatique ; la garantie des droits d’association et de manifestation. Le FFS appelle enfin au rassemblement des forces politiques autonomes qui militent pour la construction d’une alternative démocratique.