La libération par l'armée, qu'il faut par ailleurs saluer, de l'ingénieur égyptien retenu en otage, depuis mai dernier, en Kabylie, par des ravisseurs dont El-Watan, auteur de l'information, n'indique pas l'appartenance, suscite quelques questionnements.
D'abord, pourquoi y a-t-il eu cette discrimination, grâce à laquelle les moyens les plus forts ont été employés, dans ce seul cas d'espèce, pour mettre un terme à un acte aussi scandaleux que condamnable ? La nationalité étrangère du captif valait-elle mieux que celle des nombreux citoyens algériens ayant subi le même sort et qui doivent leur libération au seul paiement de la rançon exigée ?
Ensuite, la libération de l'Egyptien s'étant faite apparemment sans effusion de sang, n'y a-t-il pas lieu de s'interroger sur l'identité ou l'appartenance des ravisseurs, d'un côté, et sur le sort qui leur a été réservé, de l'autre ?
Sachant enfin qu'au centre du pays, tout particulièrement, les enlèvements de personnes se sont, ces derniers temps, multipliés à une cadence effrénée, l'extrême gravité de ces actes n'interpelle-elle pas suffisamment les pouvoirs publics à l'effet d'apporter des réponses claires, dissuasives et susceptibles d'y mettre rapidement fin ? Faire recouvrer sa dignité au citoyen ne passe-t-elle pas justement par la sécurisation totale et entière de tous les habitants du pays ?