Alassane Ouattara proclamé élu provisoirement président de la Côte d'Ivoire

La Commission électorale ivoirienne a enfin proclamé provisoirement la victoire d'Alassane Ouattara à l'élection présidentielle, par 54,1 % contre 45,9 % à Laurent Gbagbo, son concurrent du deuxième tour.

Ce dernier a, en effet, dès dimanche, protesté avec force brutalité - allant jusqu'à instaurer illégalement un couvre-feu -, contre des fraudes en sa défaveur qui auraient émaillé certaines régions du pays.

Malgré l'écart considérable en nombres de voix le séparant de son concurrent, Gbagbo et ses troupes ont tout tenté pour bloquer l'annonce des résultats, les reportant jour après jour et provoquant des rixes sanglantes entre les partisans des deux camps adverses. Au moins trois morts et de nombreux blessés ont été enregistrés à la suite de ces affrontements fratricides aussi insensés qu'inutiles et ne concourant en rien surtout à l'approche démocratique de ce scrutin.

Il appartient désormais au Conseil constitutionnel de confirmer cette annonce ou de l'invalider au prétexte que les plaintes de Gbagbo seraient fondées. Les observateurs redoutent d'ailleurs cette extrémité d'autant que le président de la haute institution se trouve être l'un des proches du président sortant.

Dans un tel cas fort déplorable, il faut s'attendre à de sérieux troubles qui préoccupent d'ores et déjà la communauté internationale. Celle-ci a déjà eu fort à faire, sous l'égide de l'ONU, pour rétablir la paix en Côte d'Ivoire, fortement troublée durant le mandat de Gbagbo d'une part, et organiser, d'autre part, ce scrutin tant attendu dans le climat délétère entretenu sciemment selon toute vraisemblance par ce mauvais perdant.

Au mépris des millions de ses concitoyens et avec un aplomb consternant, le mauvais perdant Laurent Gbagbo a eu le culot, en cette fin de journée, de s'autoproclamer vainqueur des élections, avec, bien sûr, la complicité de son homme de main, le président du Conseil constitutionnel.

Une telle atteinte à la justice et à la raison ne manquera sans doute pas de provoquer l'ire d'Ouattara, le véritable vainqueur proclamé par la Commission électorale, et surtout la réprobation de la communauté internationale trop impatiente de voir la Côte d'Ivoire refermer une page peu glorieuse de son histoire récente, retrouver la paix et la sérénité afin de pouvoir se consacrer au problème autrement plus sérieux de son développement.

Quant à Gbagbo et à son putsch, qui ne surprend pas en vérité quand on connait la désinvolture et les ambitions démesurées de l'homme responsable de la guerre civile qui a secoué le pays tout au long des dix dernières années, ce qu'il faut redouter c'est que des hommes et des femmes paient eux-mêmes de leur vie par dizaines ou par centaines le prix de sa soif de pouvoir sinon de sa trahison.

Enfin, il n'y a pas meilleure circonstance pour l'Union africaine de démontrer ses capacités d'ordre et de discipline en mettant immédiatement Abidjan en quarantaine et en en retirant toutes ses représentations diplomatiques.

L'ONU conteste la victoire de Gbagbo

AFP - 03/12/2010 | Mise à jour : 18:23

Les Nations unies ne reconnaissent pas la réélection de Laurent Gbagbo à la présidence ivorienne, a déclaré aujourd'hui l'envoyé spécial de l'Onu en Côte d'Ivoire, Y. J Choi. "Les résultats du second tour de l'élection présidentielle tels qu'annoncés le 2 décembre par la commission électorale ne changent pas, ce qui confirme que le candidat Alassane Ouattara a remporté le scrutin", a-t-il dit à des journalistes.

Au siège des Nations unies à New York, on a appris de source diplomatique que le secrétaire général Ban Ki-moon et le Conseil de sécurité, eux aussi, allaient entériner par communiqués la victoire d'Alassane Ouattara. Le Conseil constitutionnel ivoirien a contredit aujourd'hui les résultats provisoires annoncés la veille par la Commission électorale indépendante (CEI) en proclamant Laurent Gbagbo vainqueur du scrutin présidentiel de dimanche avec 51% des voix, contre 49% à son challenger Alassane Ouattara.

La CEI avait annoncé hier la victoire d'Alassane Ouattara avec 54,1% des suffrages. Un conseiller de ce dernier a déclaré aujourd'hui qu'il n'accepterait pas la remise en cause de sa victoire par le Conseil constitutionnel.

Le climat s'assombrit heure après heure à Abidjan, où le coup de force de Gbagbo, qui s'est autoproclamé élu de force, grâce à l'appui de l'armée, constitue un défi à la communauté internationale tout entière. N'est-ce pas que l'U.E., l'U.A., l'ONU, Obama, Sarkozy et un tas d'autres responsables d'autres pays de premier plan ont reconnu la victoire d'Ouattara, déniant à Gbagbo le droit de s'ériger en nouveau dictateur ? N'est-ce pas que le Premier ministre lui-même de l'ancien cabinet Gbagbo s'est déclaré en faveur d'Ouattara, dans le même sillage que la Commission électorale indépendante ?

Malheureusement, des leaders politiques irresponsables du Parti socialiste français se déclarent, ce soir, solidaires de Gbagbo, allant jusqu'à défendre son patriotisme de circonstance comme si Ouattara descendait de la planète Mars. C'est le cas d'Emmanuelli, l'ancien président de l'Assemblée nationale, des députés Jack Lang, J.M. Le Guen, J.C. Cambadélis, entre autres.

Cherche-t-on à embraser davantage la Côte d'Ivoire que dix années de guerre civile suscitée précisément par Gbagbo, qui a d'ailleurs régné des années entières sans mandat légal, ont rabaissée à un niveau plus bas encore qu'il n'était il y a vingt ans ? Sinon, pourquoi avoir attendu si longtemps pour exprimer leurs réserves, si tant est qu'ils en ont à formuler à l'endroit du rival de Gbagbo ?

Toutes ces questions ramènent au thème central du Parti socialiste français dont les divagations ne sont pas nouvelles, ce qui explique d'ailleurs son effritement continuel et sa dislocation progressive.

Jack Lang a rendu publique la lettre qu'il a écrite à Gbagbo pour lui demander de se retirer. La dépêche AFP qui la reproduit comme suit la complète par les commentaires de Cohn-Bendit et l'appel à la raison de Manuel Valls.
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Jack Lang a écrit à Laurent Gbagbo

AFP - 05/12/2010 |

Le député socialiste Jack Lang a prié aujourd'hui le président ivoirien sortant Laurent Gbagbo de quitter la tête du pays, estimant qu'il se "grandirait en reconnaissant les résultats" proclamant la victoire de son rival Alassane Ouattara, dans un courrier rendu public.

"Tu te grandirais en reconnaissant les résultats proclamés par la Commission électorale indépendante mise en place avec ton plein accord. L'élection d'Alassane Ouattara a été par ailleurs reconnue par l'ensemble de la communauté internationale", déclare M. Lang dans une lettre adressée à son "cher Laurent".

"Il t'appartient, à présent, d'accomplir le geste de retrait qui préservera l'unité ivoirienne et assurera la perpétuation de la démocratie dont tu as été le refondateur. Il faut espérer aussi que le Président nouvellement élu saura, à ton exemple, constituer un gouvernement de réconciliation nationale", poursuit l'ex-ministre socialiste.

"J'en appelle à ton amitié et aux valeurs communes que nous partageons. L'œuvre accomplie par toi pour la Côte d'Ivoire est importante", a ajouté le député PS, estimant qu'il y avait "contribué à restaurer la paix". M. Lang s'est rendu à Abdijan avant l'élection présidentielle pour y apporter, comme il l'a indiqué dans un entretien accordé à Rue 89, son "son soutien amical" à Laurent Gbagbo, "un camarade socialiste, un progressiste".

Comme le député socialiste, le responsable d'Europe Ecologie-Les Verts Daniel Cohn-Bendit a estimé dimanche qu'il fallait "tenir" et ne "pas reconnaître (l'élection de) Gbagbo". "Il a perdu les élections, l'ONU doit tenir, l'Union européenne doit tenir", a poursuivi M. Cohn-Bendit interrogé par France Inter/I-Télé/Le Monde, "il faut démontrer aux Ivoiriens que nous reconnaissons que ces élections étaient propres (...) il y a un risque d'affrontement parce qu'une partie du peuple ivoirien se sent floué de sa victoire".

Candidat aux primaires du PS pour la présidentielle, le député Manuel Valls a lui aussi appelé Laurent Gbagbo à "accepter le verdict des urnes".
"Quand ce verdict des urnes est en plus avalisé par les Nations unies, par la communauté internationale, par tous ceux qui surveillaient cette élection, par le président de l'Union africaine, il faut accepter ce verdict", a-t-il ajouté au Grand Jury RTL/LCI/Le Figaro

La réunion du Conseil de sécurité de ce matin consacrée au problème ivoirien s'est clôturée sur un échec. Tandis que Washington tentait de réunir un quorum permettant le vote d'une résolution obligeant Gbagbo à s'écarter du pouvoir, Moscou a cru bon de dénier au Conseil le droit de s'ingérer dans les affaires intérieures d'un État. La position russe, quand bien même fût-elle critiquable, pose en vérité un grave problème juridique qu'il est sans doute bon d'examiner sous tous les angles pour ne pas verser, demain, dans la jurisprudence.

Gbagbo est de toute manière placé désormais au ban des nations. La communauté internationale, quasi-unanimement, condamne son geste, d'autant qu'il peut servir d'exemple très fâcheux au cas où rien n'est fait pour y mettre un terme, au besoin par la force.

Il faut aussi rappeler que l'ONU, qui a procédé au pointage des résultats du scrutin, a confirmé Ouattara comme élu avec une large marge de manœuvre que ne sauraient couvrir, le cas échéant, les quelques milliers de bulletins faisant l'objet d'une contestation de la part de Gbagbo.

L'Union Africaine vient de suspendre la Côte d'Ivoire de ses instances, tant que Alassane Ouattara n'aura pas pris place à la tête du pays qui l'a élu à plus de 54 % de voix. "Le conseil a décidé de suspendre la Côte d'Ivoire jusqu'au moment où M. Ouattara, président élu démocratiquement, entrera effectivement en fonctions", a déclaré Ramtane Lamamra, commissaire de l'UA pour la paix et la sécurité.

Le Conseil de sécurité a lui aussi lancé un avertissement à Laurent Gbagbo pour son coup de force : "Les membres du Conseil de sécurité condamnent dans les termes les plus forts possible tout effort de renverser la volonté du peuple."

À présent c'est de larges pans de la communauté internationale qui s'élèvent contre le putsch de Gbagbo qui risque, s'il venait à se poursuivre, de priver le pays de l'aide internationale qui lui est dispensée.

À l'heure où Gbabgo et ses militaires tentent de réduire Alassane Ouattara, réfugié dans un hôtel avec son équipe sous la protection de miliciens armés et de la force onusienne, l'U.E. a indiqué aujourd'hui les mesures qu'elle compte prendre contre le régime rebelle ivoirien.

Il s'agit, d'abord, de l'interdiction des visas et du gel des actifs financiers pour "toute personne qui bloque le processus de paix et de réconciliation nationale et qui en particulier menace l'issue du processus électoral"; ensuite, de remise en cause du programme d'aide en direction de la Côte d'Ivoire. Les 27 ministres des Affaires étrangères de l'Union se réunissent dès ce soir pour se concerter sur ces décisions qui seront immédiatement applicables.

En coupant ainsi les vivres à son pays, l'Europe mais aussi les USA et beaucoup d'autres pays qui promettent d'autres sanctions comparables, mettent Gbagbo en demeure de s'incliner et de disparaître de la scène politique comme un vulgaire dictateur.

La tentative des partisans d'Ouattara de prendre d'assaut, ce matin, le bâtiment qui abrite la télévision ivoirienne s'est soldée par un échec et surtout par au moins 30 morts et de nombreux blessés dans leurs rangs. L'armée aux ordres de Gbagbo n'a pas hésité, en effet, à tirer sur la procession de jeunes civils désarmés. Des observateurs ont même signalé l'usage d'armes lourdes pour les réduire.

Les généraux ivoiriens n'ont donc pas cru devoir se plier aux injonctions du TPI (Tribunal pénal international) les mettant en garde contre l'usage de la force. Ils n'ont tenu aucun compte non plus des appels à la raison de Ban Ki Moon, le secrétaire général de l'ONU, soucieux de préserver la paix et d'éviter au pays de sombrer dans un bain de sang.

Gbagbo, avec sa télévision et ses médias autres, croit pouvoir tenir longtemps encore en faisant vibrer tout particulièrement la fibre nationaliste qui désigne le monde occidental comme ennemi de son indépendance et de sa liberté. Et tout semble indiquer que les menaces proférées à son endroit par la communauté internationale ne l'indisposent guère, lui qui s'estime comme naguère placé sous la protection du peuple.

Aussi, faudrait-il peut-être qu'un début de concrétisation des menaces lancées du dehors se concrétise pour l'obliger à se plier. Dans le cas contraire, le pourrissement de la situation ne peut conduire qu'à la guerre civile, ce que redoute tout particulièrement le monde.

Après la Cedeao (Communauté des États de l'Afrique de l'Ouest) qui demande une nouvelle fois le départ de Gbagbo, c'est Sarkozy qui lui adresse dans le même sens un ultimatum au nom de l'Europe. Le "faux" président ivoirien dispose de quarante-huit heures pour se retirer, indique le message. Passé ce délai, des sanctions visant directement Gbagbo et sa femme seront prises. Ce dernier, par un calcul surprenant, a été jusqu'ici en effet exclu de la liste des personnes visées par le gel de leurs avoirs et l'interdiction de voyager en Europe.

Il faut dire que Gbagbo est ménagé au titre spécialement des intérêts de la Françafrique qu'il faut toujours préserver avec leurs soubassements maçonniques, et surtout de magouilles de bas étage dont la France s'est notoirement spécialisée depuis des décennies.

N'eût été d'ailleurs l'accumulation de victimes de plus en plus nombreuses (20 morts et des dizaines de blessés sont d'ores et déjà enregistrés dans les rangs des manifestants en faveur de Ouattara le vrai vainqueur des élections présidentielles), il est possible que l'Europe comme la France et les USA auraient laissé les choses pourrir en Côte d'Ivoire, exactement comme tel fut le cas au Zimbabwe où finalement le vrai vainqueur avait fini, de guerre lasse, par céder sa place au vaincu.

Le rebelle Gbagbo chasse les forces militaires françaises et onusiennes de Côte d'Ivoire. "Le président de la République de Côte d'Ivoire vient de demander le départ immédiat du territoire ivoirien de l'Onuci et des forces françaises qui la soutiennent", indique ce texte lu par la porte-parole du gouvernement Gbagbo, Jacqueline Lohouès Oble. "Cela implique que le gouvernement ivoirien s'oppose d'ores et déjà au renouvellement de cette opération qui expire le 20 décembre 2010", a-t-elle ajouté.

Selon ce communiqué, "le gouvernement ivoirien considère que l'Onuci a largement failli à sa mission en posant des actes qui ne sont pas conformes à son mandat" d'impartialité, l'accusant d'avoir soutenu les forces ex-rebelles alliées au rival de Laurent Gbagbo, Alassane Ouattara.

Les forces françaises présentes en côte d'Ivoire sont estimées à 900 hommes et celles de l'ONU à 10 000.

Par ailleurs, on apprend que les passagers armés et en tenue militaire d'une voiture civile, qui avait suivi dans la matinée un convoi militaire de l'ONU rentrant à sa base à Abidjan, ont tiré volontairement sur l'un de ses véhicules.
avec l'AFP

Il n'est pas question de rapatrier les forces onusiennes installées en Côte d'Ivoire, a répliqué Ban Ki Moon, le secrétaire générale de l'ONU, dans un communiqué de son porte-parole.

La mission de l'ONU en Côte d'Ivoire (Onuci) "remplira son mandat et continuera de surveiller toutes les violations des droits de l'Homme, les incitations à la haine, ou les attaques contre les Casques bleus", précise ce communiqué.

Ce dernier met en garde également Gbagbo contre toute tentative d'attaquer les soldats de l'Onuci, en le prévenant "des conséquences".

La réaction de Paris, quant à la demande d'hier de Gbagbo de retirer également ses troupes, n'est pas encore connue, la France devant veiller sur le sort des 15 ou 20 000 de ses ressortissants vivant en Côte d'Ivoire.

Le Conseil de sécurité a pris, à l'issue de sa réunion d'aujourd'hui, une résolution par laquelle il envisage d'envoyer des renforts de troupes en Côte d'Ivoire pour faire face à la menace de Gbagbo et de ses miliciens qui font obstruction à la mission des Nations Unies dans le pays.

"A partir du 15 décembre, le camp du président Gbagbo a accru les actes hostiles à l'endroit de la communauté internationale, y compris le corps diplomatique, les Casques bleus de l'Onuci et les forces françaises de l'opération Licorne", a indiqué, en effet, Choï Young-Jin, le chef de l'opération Onucci en Côte d'Ivoire, dans un communiqué lu à la presse.

"Depuis le 18 décembre, le camp du président Gbagbo a commencé à envoyer des jeunes gens armés aux domiciles des personnels des Nations unies pour frapper à leu porte et demander la date de leur départ ou entrer pour y effectuer des fouilles sous prétexte de chercher des armes", a-t-il ajouté. "Ces visites ont surtout lieu la nuit", a précisé Choï Young-Jin.

Selon le NouvelObs, il a cité le renforcement de barrages "sur la route donnant accès à l'hôtel Golf", QG du camp d'Alassane Ouattara, bloquant les véhicules de l'Onuci "y compris une ambulance transportant du personnel médical". Il a également rappelé l'attaque d'une patrouille de l'Onuci dans la nuit de vendredi à samedi qui s'est poursuivie par des tirs contre son siège à Abidjan.

De son côté, l'Union européenne a annoncé officiellement l'interdiction pour Gbagbo et 18 membres de sa famille de pénétrer dans l'espace européen à compter d'aujourd'hui.

Si la situation semble se stabiliser sur le terrain, Gbagbo ayant enfin compris qu'il doit faire cesser impérativement les exactions de ses miliciens contre les militants d'Ouattara et les forces de l'ONU, les populations restent quand même gagnées par la crainte que les affrontements ne reprennent et touchent plus de victimes. Déjà, à ce jour, 50 personnes ont été tuées au moins et des centaines d'autres blessées, d'après les bilans plus ou moins confirmés publiés jusqu'ici.

Par contre, les Ivoiriens ont commencé à fuir le pays. Selon le porte-parole du Haut Commissariat aux Réfugiés (HCR), repris par l'Associated Press, 6000 d'entre eux ont quitté le territoire pour aller chercher refuge au Libéria et en Guinée.

Poussé dans ses derniers retranchements, Laurent Gbagbo a cru bon de rappeler, une fois encore, dans une intervention télévisée diffusée hier soir à 21 h, qu'il était le "président élu" et entendait le rester quoiqu'il arrive. Il a même poussé l'arrogance jusqu'à exiger du président véritablement élu et internationalement reconnu, Alassane Ouattara, d'évacuer l'hôtel du Golf où il est provisoirement installé avec son équipe sous la protection des forces de l'ONU.

Il feint simplement d'oublier qu'il est mal placé pour lancer un tel défi à tout le monde. Membre de la Communauté des États de l'Afrique de l'Ouest, la Côte d'Ivoire lui est intimement liée par la monnaie commune, le franc CFA. Et il suffit que la Cedeao prenne une position contraignante à son égard pour que Gbagbo et sa bande de généraux patriotards baissent les bras.

On ne peut d'ailleurs interpréter autrement le silence de Paris, garant du franc CFA, qui attend sans doute le moment le plus propice pour montrer les dents. Détenteur du cordon de la bourse, le président français, en ordonnant à Gbago de se retirer sans délai, sait qu'il suffit d'un mot à la bonne adresse pour bloquer l'État tout entier que prétend diriger illégalement Gbagbo.

On vient d'apprendre, par ailleurs, que l'Élysée, à l'issue de la réunion tenue ce matin entre le président et les ministres concernés, a enjoint aux ressortissants français de quitter momentanément la Côte d'Ivoire. Il y a environ 15 000 Français vivant à ce jour dans ce pays, a-t-on précisé.

Berlin a également recommandé à ses ressortissants de quitter la Côte d'Ivoire.

L'Union européenne a entériné des sanctions contre le président ivoirien autoproclamé Laurent Gbagbo et 18 membres de son entourage et envisage d'élargir prochainement la liste, selon des sources diplomatiques.

Les interdictions de visa en Europe avaient déjà été décidées lundi dans leur principe au niveau des experts.

Elles ont été formellement approuvées mercredi à l'issue d'une "procédure écrite" dans le cadre de laquelle les 27 gouvernements de l'UE ont dû confirmer leur accord par courrier. Ces mesures devraient être suivies prochainement de gel des avoirs des personnes visées.

L'Europe, qui, avec la communauté internationale, reconnaît comme président légitime Alassane Ouattara depuis le scrutin du 28 novembre, a choisi de viser des "durs" du régime de Laurent Gbagbo en Côte d'Ivoire, épargnant pour l'heure d'importantes personnalités au profil moins controversé.

Mais mardi, "les ambassadeurs des 27 à Bruxelles ont déjà commencé à discuter d'élargir la liste".

Dans l'immédiat, parmi les personnes sanctionnées figurent :

* l'épouse légale de M. Gbagbo, Simone, ainsi que son épouse coutumière Nadiana - dite "Nady" - Bamba, épousée selon la tradition malinké (nord), ainsi que des membres du premier cercle du pouvoir :

* Désiré Tagro, ex-ministre de l'Intérieur devenu secrétaire général de la présidence, considéré comme un influent conseiller de M. Gbagbo ;

* Pierre Brou Amessan, patron de la radio-télévision d'Etat RTI ;

* le chef de la Garde républicaine, le général Dogbo Blé ;

* le chef du Cecos (unités spéciales) ;

* le général de gendarmerie Georges Guiai Bi Poin,

tous ces généraux sont accusés par les pro-Ouattara d'être derrière certaines des exactions rapportées ces derniers jours par l'ONU notamment.

source : Le Figaro

AFP - Le Figaro - 22/12/2010

Les financements de la Côte d'Ivoire par la Banque mondiale (BM) ont été gelés, a affirmé mercredi le président de la Banque, Robert Zoellick, devant la presse, à l'issue d'un entretien avec le président Nicolas Sarkozy à l'Elysée.

"J'ai aussi discuté avec le président (malien, Amadou Toumani) Touré, de la nécessité pour les banques centrales, avec l'Uemoa (Union économique et monétaire ouest-africaine) de geler également les prêts, ce qu'ils ont fait", a ajouté Robert Zoellick.

"Ils sont également convenus d'une réunion de ministres cette semaine afin de renforcer" ces mesures, a aussi dit Robert Zoellick.

La situation s'aggrave jour après jour en Côte d'Ivoire. selon la Haute commissaire adjointe aux droits de l'homme de l'ONU, Kyung-Wha Kang, citée par une dépêche de l'AFP, 173 personnes ont été tuées et 471 autres arrêtées entre le 16 décembre et le 21 décembre dans le pays. De plus, 90 cas de torture ont été signalés ainsi que 24 disparitions forcées ou involontaires.

L'Onucci confirme par ailleurs la présence, au côté des miliciens de Gbagbo, de mercenaires libériens lourdement armés qui auraient participé aux violences précitées. La présidente libérienne, Ellen Johnson Sirleaf, s’est d'ailleurs inquiétée, mercredi, de la présence de mercenaires de son pays en Côte d’Ivoire. « Nous avons des informations selon lesquelles certains Libériens se joignent à la "guerre" en Côte d’Ivoire, comme mercenaires », a-t-elle admis devant des journalistes à Monrovia. « Quiconque sera pris pour ce type d’action pourra être poursuivi en justice. Ils sont Libériens et selon la loi, ici, ils peuvent être arrêtés pour ce qu’ils font », avertit-elle.

De son côté, Washington s'est mis en rapport avec la Cedeao pour étudier la possibilité de renforcer le corps de l'Onucci actuellement en mission à Abidjan. Il faut rappeler que le Conseil de sécurité a récemment adopté la prorogation pour 6 mois du mandat de ce corps et envisagé l'envoi de renforts.

La porte-parole de la chef de la diplomatie de l'U.E. a estimé, indique une autre dépêche de l'AFP, que Gbago doit partir "sans délai et sans autres préalables". Elle a ajouté que le résultat des élections présidentielles "ne peut pas être soumis à une quelconque nouvelle évaluation ni remis en cause", comme l'a souhaité Gbagbo dans son intervention télévisée d'avant-hier. Pour elle, il est impératif "que la passation de pouvoir ait lieu sans délai et sans autres préalables". "Le seul dialogue possible est celui qui permettrait le respect du résultat de l'élection et la passation effective du pouvoir", a-t-elle encore ajouté.

L'U.E. réclame, d'autre part, "la levée du blocage de l'hôtel" afin que ses occupants, Ouattara et son équipe "puissent exercer leur liberté de mouvement, y compris l'accès aux bâtiments officiels et à la radio-télévision ivoirienne".

Enfin, une dernière dépêche de l'AFP indique que Youssouf Bamba, désigné comme ambassadeur par Ouattara auprès de l'ONU, a reçu l'accord de principe de celle-ci, l'Assemblée générale devant entériner ce choix par un vote de routine en session plénière jeudi, selon les diplomates de l'organisation internationale.

Dans le sillage de la Banque mondiale qui a décidé de suspendre les crédits alloués à la Côte d'Ivoire tant que Gbagbo ne s'est pas retiré du pouvoir qu'il s'est octroyé illégalement, la Banque centrale des États de l'Afrique de l'Ouest a, à son tour, au terme de sa réunion d'hier, bloqué les fonds destinés à Abidjan.

Gbagbo, frappé désormais directement au ventre, devra se résigner à prendre la porte contre son gré. Comme pays pauvre très endette, la Côte d'Ivoire reste, en effet, tributaire des aides internationales qui assurent la couverture des rémunérations des fonctionnaires en particulier. Or, la fin du mois approche et les caisses sont vides, obligeant ipso facto ces derniers à reconsidérer leur position sinon à occuper la rue.

D'autre part, et à l'initiative de Lagos, la Cedeao a pris aussi une résolution très ferme condamnant les violences de ces derniers jours en Côte d'Ivoire et prévenant Gbagbo qu'il n'y aurait pas de négociations permettant, comme au Kenya ou au Zimbabwe, d'envisager un partage du pouvoir entre lui et Ouattara.

L'étau, sans emploi de la force, se resserre finalement contre le président autoproclamé de la Côte d'Ivoire.

Source AFP

La Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest a annoncé, jeudi, l'envoi en Côte d'Ivoire d'un émissaire pour faire savoir au président sortant, Laurent Gbagbo, qu'il doit céder le pouvoir, faute de quoi il s'expose à une "force légitime".

La Cédéao a averti, à l'issue d'un sommet extraordinaire à Abuja, capitale du Nigeria, qu'elle réunirait les chefs d'état-major des 15 pays membres pour préparer une éventuelle intervention au cas où Gbagbo ne s'inclinerait pas.

Les pays d'Afrique de l'Ouest ont également menacé de traîner devant la justice internationale les responsables des morts en Côte d'Ivoire lors des récentes violences, dans un communiqué à l'issue d'un sommet des chefs d'État de la région à Abuja. "La conférence regrette le niveau excessivement élevé des pertes en vies humaines enregistrées depuis le 7 décembre et avertit les responsables de ces actes qu'ils feront l'objet de poursuites devant les tribunaux internationaux pour ces violations des droits humains, dans les délais les plus rapides", assure le communiqué final du sommet de la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (Cédéao).

Dès hier soir, le porte-parole du président autoproclamé Laurent Gbagbo s'est chargé d'opposer une fin de non-recevoir à l'action de médiation que comptaient entreprendre les 3 chefs d'État du Bénin, de Sierra Leone et du Cap-Vert, dans le cadre de la résolution prise par la Cedeao.

Pour ces derniers, il était en effet question de rencontrer Gbagbo et de l'inviter à se retirer dans des conditions honorables et de le prévenir, en cas de refus de sa part, qu'une force armée africaine serait rapidement réunie pour l'éjecter par la force du siège qu'il occupe indûment.

En défiant les pays membres de la Cedeao qu'il considère incapables d'ouvrir un conflit armé avec la Côte d'Ivoire, Gbagbo a même prévenu qu'il ameuterait les troupes qui lui sont fidèles, armée, miliciens et mercenaires libériens, pour se mettre à la chasse des "3 millions de Burkinabe" vivant dans le pays mais aussi des immigrés des autres États voisins, de sorte à amorcer "une véritable guerre civile".

Dans l'atmosphère toujours surchauffée qui permet à Gbagbo de tenir encore tête à toute la communauté internationale, le mieux ne serait-il pas d'attendre que ses liquidités financières s'épuisent - ce qui ne saurait tarder - pour obtenir sa reddition pleine et entière, comme un fruit mûr tombant de l'arbre, afin de le traduire en douceur et plus sûrement devant la Cour pénale internationale ?

Gbagbo continue toujours de clamer son bon droit de garder le pouvoir quoi qu'il arrive, en fustigeant la France et les États Unis pour leur prise de position aux antipodes de ses attentes.

La France n'a pas manqué de lui manifester son mécontentement en bloquant, sur la demande d'Alassane Ouattara, à l'aéroport de Mulhouse-Bâle, l'avion présidentiel ivoirien se trouvant là pour une question de maintenance.

Par ailleurs, le personnel ainsi que l'ambassadeur ivoiriens à Paris ont été forcés, par des manifestants ivoiriens du camp d'Ouattara ayant investi les lieux, de cesser leurs fonctions jusqu'à l'arrivée du nouvel ambassadeur désigné par ce dernier. Le ministère français des Affaires étrangères a aussitôt abondé dans ce sens et accepté de recevoir ce dernier sitôt nommé.

Enfin, la grève générale déclenchée à compter d'aujourd'hui par Ouattara ne semble pas avoir eu d'effet à Abidjan dont la population reste apparemment attachée à Gbagbo.

Pêché ce commentaire du Post qui me semble vraiment croustillant et plein de bon sens. Il n'y a que du vrai là-dedans, pour tout dire. Aussi, je m'interroge : "Et si tout le monde fait fausse route de soutenir l'éviction de Gbagbo ?" En réfléchissant bien, en effet, on commence à douter de la sincérité des Occidentaux proclamant le bon droit de Ouattara. Cela cache peut-être un jeu sordide, un peu à l'image de celui dont le monde avait été abusé lors de l'assassinat de Lumumba, au début des années 60. Les occidentaux avaient tous soutenu le sinistre Tschombé, son assassin, pour mieux s'accaparer en silence les énormes richesses du sol katangais. Et nous connaissons bien ce qu'il en est résulté avec l'autre dictateur qui est venu à sa suite pour achever de ruiner tout le pays.
Voici le commentaire en question :
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Que ceux qui donnent des leçons à Gbagbo s'observent un peu...
28/12/2010 - Karelk13

Les occidentaux, au premier chef les dirigeants français et américains, utilisent à présent les chefs d'État de la CEDEAO pour régler à leur place "son compte" à Laurent Gbagbo. Une manière hypocrite des occidentaux de dire : c'est aux "barbares" de faire ce qu'ils savent faire le mieux, c'est-à-dire se bagarrer... Et comme les "barbares" ne réfléchissent pas, voilà donc quelques chefs d'État africains prêts à faire la guerre pour renverser Laurent Gbagbo, et ainsi faire plaisir aux grandes puissances qui tirent les ficelles à distance; peu importe les dégâts collatéraux d'une telle ignominie.

C'est comme les requins, dès qu'il y a une odeur de sang ils abondent pour participer au festin... Les occidentaux veulent la tête du frère Gbagbo, pas de problème, ils l'auront "chieff", "merci messiéé". Mais, regardez de plus près ces présidents de la CEDEAO qui reprochent à Laurent Gbagbo tous les pêchés du monde, la plupart sont arrivés au pouvoir à la suite d'opérations douteuses, de manœuvres dilatoires ou s'accrochent obstinément à la tête de leur pays dont ils ont fait leur propriété privée...

Des exemples ? Oui. Blaise Campaoré, l'inamovible président du Burkina Faso, en place depuis l'assassinat crapuleux de Thomas Sankara le 15 octobre 1987 et récemment (le 25 novembre 2010) réélu dès le premier tour avec plus de 80% de suffrages; Abdoulaye Wade du Sénégal, arrivé au pouvoir par voie démocratique en 2000, il se comporte depuis en véritable autocrate et pense même faire de son fils le successeur désigné à la présidence de la République du Sénégal; le Togolais Faure Gnassingbé, c'est le prototype même de chef d'État africain que les occidentaux savent installer au pouvoir et finissent par s'en débarrasser comme un Kleenex lorsqu'ils n'en ont plus besoin... Qui encore ? J'en passe et des meilleurs.

Les violations répréhensibles de Constitutions ajustées à répétition, par les présidents en exercice pour éviter l'alternance politique, sont un mode opératoire qui n'a jamais irrité les puissances occidentales (USA, France, etc.) dés l'instant où leurs intérêts sont garantis.

Assez ! L'Afrique n'est pas un département de la France encore moins un terrain de chasse pour les occidentaux, et la Côte d'Ivoire n'est pas une sous-préfecture française... L'Afrique est libre de prendre attache avec des pays émergents tels que la Chine, l'Inde ou le Brésil, que cela plaise ou non à la France et aux États-Unis.

L'interventionnisme des puissances occidentales dans les affaires africaines qui n'a pour but que de faire main basse sur les matières premières du continent noir, on ne le dira jamais assez, commence à agacer. Trop c'est trop ! Lumumba en a été victime, Kwamé N'krumah en a souffert, Sékou Touré en a fait les frais, Marien Ngouabi en a payé de sa vie... Hier, c'était Lissouba du Congo Brazzaville, président élu démocratiquement mais chassé du pouvoir par les armes avec la complicité de qui vous savez; le Centrafricain Anges Patassé renversé par un coup d'État le 15 mars 2005 de François Bozizé, un ancien réfugié politique en France... A qui le tour demain ?

Nous savons tous qu'en Afrique noire les élections sont souvent truquées, les élus corrompus, la fraude dans tous les domaines devenue un sport national, la concussion une règle, la compromission faisant office de programme, l'assassinat politique avec l'aide parfois de lointains complices un moyen pour accéder au pouvoir, alors que veut nous faire croire la CEDEAO ?

Qu'un seul chef d'État de la CEDEAO se lève et dise qu'il est propre, blanc comme neige... et je conseillerai alors à Laurent Gbagbo de quitter tout de suite le pouvoir.

Amis Ivoiriens, je m'arrête ici avec cette crise qui s'éternise dans votre pays. Ça commence à sentir mauvais votre histoire. Ça pue !

Que dieu vous protège...

http://www.lepost.fr/article/2010/12/28/2353122_cedeao-gbagbo-aujourd-hui-ma-peau-demain-la-tienne.html

Rien n'a filtré des entretiens que les 3 chefs d'État du Cap-Vert, du Bénin et de Sierre Leone ont eu successivement avec Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara, hier après-midi, dans la capitale ivoirienne.

Certes, les visiteurs en charge d'une mission de la Cedeao se devaient d'exhorter Gbagbo de partir, pour éviter une confrontation militaire entre la Côte d'Ivoire et la force que les pays membres de la Cedeao s'activent à mettre en place le cas échéant pour l'y contraindre. Mais, le président autoproclamé n'a rien voulu céder, doutant de la capacité de l'organisation régionale de s'en prendre à un pays membre et accusant toujours la France et les USA d'être responsables des désordres survenus dans son pays.

En vérité, Gbagbo perd de plus en plus pied face à la communauté internationale, d'autant que les forces de sécurité placées sous son contrôle sont incapables de prévenir les graves dérapages des miliciens, voire des troupes régulières, comme celui qui a causé la mort hier d'un soldat de l'ONU dans une attaque préméditée.

L'Union européenne a décidé en tout cas de ne plus reconnaître les ambassadeurs se réclamant du président autoproclamé et se prépare à accréditer tout ambassadeur désigné par Ouattara.

Paris a enfin pris la décision de diriger deux navires militaires, l'un néerlandais et l'autre français, vers la Côte d'Ivoire pour assurer le rapatriement des ressortissants français désirant quitter ce pays.

Gbagbo se rend compte désormais qu'il ne peut pas tenir tête à l'ensemble de la communauté internationale qui lui enjoint de quitter le pouvoir. Jouant alors le tout pour le tout, il vient d'ameuter ses troupes de miliciens décérébrés à l'effet de pénétrer de force, dès demain samedi, dans le cercle pourtant protégé par les forces de l'ONU, à l'hôtel du Golf afin d'en déloger Alassane Ouattara et ses proches, voire à les massacrer sur place.

Devant une prise de position aussi extrémiste que lourde de conséquences, le ministère français des Affaires étrangères à demandé à tous les ressortissants français de quitter immédiatement la Côte d'Ivoire. Le ministre britannique des Affaires étrangères a déclaré, de son côté, que son pays est prêt à participer militairement à toute action visant à éjecter Gbagbo du poste qu'il détient illégalement.

En attendant, la Cedeao doit en principe renvoyer à Abidjan, lundi prochain, la délégation dite de bons offices pour tenter une seconde fois d'exhorter ce dernier à se plier aux exigences de la communauté internationale, faute de quoi une force militaire essentiellement composée de militaires nigérians s'introduira en Côte d'Ivoire pour en l'en évincer comme un malpropre. Le colonel Mohamed Yerimah, porte-parole de l'armée nigériane l'a en tout cas déclaré formellement aujourd'hui, à l'issue de la mise au point par les états-majors de la Cedeao d'un plan de guerre approprié.

En vérité, une situation aussi scandaleuse ne peut durer plus longtemps ni constituer un grave et inacceptable précédent à l'intention de candidats à venir qui auront de même échoué aux élections présidentielles.