Dans une conférence de presse réunie aujourd'hui à Abidjan, le président Ouattara s'est largement exprimé sur la question de la réconciliation nationale qu'il a particulièrement privilégiée sur le reste des problèmes pourtant majeurs qui se posent à la Côte d'Ivoire.
Interrogé notamment sur le sort qu'il compte réserver à l'entourage de Gbagbo, et notamment aux généraux qui s'étaient rangés derrière lui, le président s'est dit confiant en la capacité de ses concitoyens de se réconcilier très vite pour se consacrer à une tâche plus pressante, celle de la reconstruction.
S'agissant du sort de Gbagbo, dont il a annoncé le transfert de l'hôtel du Golfe vers une résidence hors d'Abidjan où il sera assigné, en attendant d'être traduit, lui et ses collaborateurs impliqués dans le drame qui s'est noué au lendemain des dernières élections présidentielles, devant un tribunal de Côte d'Ivoire. D'ici là, a-t-il ajouté, l'ancien président sera traité avec les égards dus à son rang et tout sera mis en œuvre pour assurer sa sécurité physique totale.
Ouattara, qui se donne un à deux mois pour pacifier totalement le pays, s'est déclaré préoccupé prioritairement par la mise hors d'état de nuire des miliciens et des mercenaires qui continuent d'exercer des violences inacceptables dans le pays. Il les a exhortés d'ailleurs à déposer les armes immédiatement.
"J'ai demandé qu'un accent particulier soit mis sur la détection des armes à Abidjan et dans les villages à l'intérieur, partout en Côte d'Ivoire, et que ces armes soient ramenées et brûlées", a également indiqué Ouattara, que la découverte, ce matin, d'arsenaux dissimulés chez des particuliers a profondément affecté.
Faisant référence aux charniers découverts à l'ouest et incriminant des forces républicaines, le président a tenu à rappeler sa détermination de faire traiter en justice, sur le même pied, tous les auteurs de crimes, qu'ils appartiennent à ceux de l'ancien camp adverse ou à son propre camp.
Abordant, enfin, la question économique, Ouattara a déclaré que toutes les dispositions sont prises pour remettre le pays en marche : des fonds provenant de France et de l'UE sont attendus pour payer les arriérés de salaires des fonctionnaires ou répondre à d'autres besoins, des ordres ont été donnés pour débloquer les marchandises en souffrance à quai, soit pour être distribuées dans le pays, soit pour rejoindre les clients destinataires.