Durant toute la journée d'hier les organisations humanitaires internationales, comme la Croix Rouge et Caritas, ainsi que l'ONU et la FIDH reprochaient aux troupes d'Alassane Ouattara d'avoir abattu sauvagement, la veille à Duékoué, plus de huit cents civils durant la bataille pour la prise de la ville. Et malgré toutes les dénégations du camp du président élu qui ont suivi, le doute s'est installé, aux dépens de sa propre crédibilité.
"Laurent Gbagbo avait plus de 800 mercenaires libériens et miliciens, souvent des jeunes de la région", s'est défendue également aujourd'hui la porte-parole d'Alassane Ouattara, Anne Ouloto, d'après une dépêche AFP reprise par lemonde.fr.
Selon divers témoignages, ajoute ce dernier, il est établi désormais que ces tueries incomberaient aux nombreux mercenaires libériens et miliciens pro-Gbagbo qui se seraient notoirement distingués par leur férocité dans la région et ce depuis le début du conflit Gbagbo/Ouattara. L'Onuci a indiqué, de son côté, la découverte de nombreux corps dans un puits situé dans le quartier général d'un chef milicien.
On rappelle aussi que d'autres massacres avaient été perpétrés bien avant la présente crise dans le cadre des violences intercommunautaires entre les deux camps tout au long de la dernière décennie. Elles ont tout le temps mis en jeu des Ivoiriens mais aussi des mercenaires du Libéria voisin appelés à la rescousse par le camp de Gbagbo.
En collant à Ouattara l'immense carnage de Duékoué, on fait donc le jeu de Gbagbo qui s'efforce par tous les moyens de discréditer son adversaire au plan international, d'une part, et, d'autre part, d'attenter à sa crédibilité à l'intérieur du pays, avant même qu'il ne prenne ses fonctions de chef d'État.