En ces temps de vaches maigres, les pays de la rive nord de la Méditerranée ne sont pas les seuls à se plaindre de l'immigration sauvage en provenance de la rive sud, de l'Europe de l'est et d'ailleurs. La Russie souffre elle aussi d'une invasion semblable et non désirée. "La région [de Moscou - ndlr] n'abrite pas moins de 500 000 immigrants illégaux", a indiqué à Ria Novosti un responsable de la Direction de la sécurité régionale de la capitale russe, Vladimir Afanassiev. Et encore, l'on peut considérer que ce chiffre reste négligeable devant l'arrivée prochaine, à compter de janvier 2011, des centaines de milliers voire des millions de demandeurs d'emplois en provenance des provinces que la loi dispense désormais du fameux passeport obligatoire, instauré du temps de l'empire, fixant les populations dans leur région d'origine.
Le plus grave est que les autorités accusent cette immigration d'être responsable "des 10 % des 100 000 crimes qui ont secoué la région depuis le début de l'année, dont plus de 4.000 qualifiés de graves et particulièrement sérieux", précise ce responsable.
Ce dernier déplore, par ailleurs, l'insuffisance des centres de détention pour étrangers. "Actuellement nous disposons d'un seul centre prévu pour 35 personnes et qui est plein à craquer", a indiqué Afanassiev.
Loin derrière les principaux pays d'Europe, la Russie, où, depuis la chute de l'empire soviétique, se développent à une cadence effrénée de puissantes organisations mafieuses qui s'adossent sur un enrichissement fulgurant des couches les plus proches des milieux décisionnels, a beaucoup de grains à moudre. Non seulement elle souffre d'un retard technologique de plus en plus criant qui la distance des premières puissances mondiales, mais elle doit lutter contre la désorganisation interne et tous ces fléaux ravageurs qui menacent sa propre survie.