Nouvel incident entre les deux Corée

Un violent échange de tirs d'obus survenu ce matin entre les deux Corée, deux pays frères, risque de tourner vers un affrontement aux conséquences extrêmement dramatiques. Deux soldats ont été tués et 13 autres blessés, dont deux grièvement, dans les rangs de l'armée du Sud.

Il semble que, selon un porte-parole de Séoul, "Une unité d'artillerie nord-coréenne a déclenché des tirs de provocation à 14 h 34 (heure locale) et les troupes sud-coréennes ont immédiatement répliqué par 80 tirs de riposte". "L'armée de l'air et la marine menaient des exercices navals et le Nord semble avoir ouvert le feu pour s'y opposer", a indiqué un responsable militaire cité par la chaîne YTN et repris par une dépêche de l'AFP.

Les tirs de Pyongyang ont ciblé l'île sud-coréenne de Yeonpyeong, qui constitue elle-même le sujet d'un différend entre les deux Corée, chacune des parties en réclamant la propriété, et où de graves incidents navals ont eu lieu par le passé.

Aussitôt l'armée sud-coréenne a été placée en état d'alerte maximum, ses avions F-16 ayant ordre de survoler l'île en cause. Le président Lea menace Pyongyang de représailles en cas de nouvelle provocation.

Cette version des événements est toutefois contestée par la Corée du Nord, qui rejette la responsabilité sur Séoul, d'après une dépêche de son agence de presse KCNA qui stipule : "En dépit de nos avertissement répétés, la Corée du Sud a tiré des dizaines d'obus à partir de 13 heures et nous avons immédiatement pris une initiative militaire forte". Suite à quoi Séoul s'explique comme suit : "Nous procédions à des manoeuvres habituelles et nos tirs expérimentaux étaient dirigés vers l'ouest, pas le nord", a précisé son porte-parole militaire.

Sur l'île visée, en sus des pertes humaines relevées, des habitations ont été aussi touchées obligeant les autorités de Séoul à évacuer les habitants.

Il faut enfin signaler que ces événements ont vu le jour au lendemain de la révélation, par un sénateur américain ayant récemment visité Pyongyang, de l'existence d'un nouveau site nucléaire ultra-moderne en activité et inconnu des services occidentaux et particulièrement américains agités par le problème de la prolifération nucléaire en Asie.

Tandis que, sur la demande de la Corée du Sud, l'on s'active à réunir au plus vite le Conseil de sécurité pour examiner le problème posé par les affrontements de ce matin, les capitales occidentales mais aussi russe et autres condamnent les provocations de Pyongyang.

Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki Moon, qui du reste est un ressortissant de la Corée du Sud, se dit préoccupé par ces événements. "Le secrétaire général est profondément inquiet de l'escalade de la tension dans la péninsule coréenne causée aujourd'hui par une attaque d'artillerie par la Corée du Nord dans l'île de Yeongpyeong", est-il indiqué dans un communiqué publié par ses services et rapporté par l'AFP.

"L'attaque constitue l'un des incidents les plus graves depuis la fin de la guerre de Corée", souligne encore le texte, ajoutant que "le secrétaire général condamne l'attaque et appelle à une retenue immédiate".

À propos de ce site nucléaire, voici un article piqué du Figaro qui en donne quelques précisions. On remarquera les guillemets toujours de mise chez ce journal, chaque fois qu'il s'agit de réalisations attribuées à l'un ou l'autre des pays dits de l'"axe du mal", expression chère à W. Bush.
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Pyongyang dévoile un site nucléaire "ultramoderne"

Washington a dénoncé dimanche l’attitude « belliqueuse » du régime nord-coréen.

Les soupçons de la communauté internationale se confirment : la Corée du Nord développe bien un programme d’enrichissement d’uranium. En grand secret, Pyongyang a construit un nouveau site « ultramoderne » qui pourrait lui permettre de renforcer son arsenal atomique en utilisant cette technologie alternative à la production de plutonium. Cette révélation a été orchestrée par le régime lui-même via le savant américain Siegfried Hecker, de l’université de Standford. Le 12 novembre, celui-ci a été invité à visiter la nouvelle usine à Yongbyon, là même où, en 2008, la Corée du Nord avait démantelé ses installations suspectes sous la pression américaine.

« Étonnamment moderne »

L’ancien directeur du laboratoire nucléaire de Los Alamos est resté « stupéfait » en découvrant, dans un bâtiment jusqu’ici inconnu des services de renseignement, une salle de contrôle « étonnamment moderne », digne du dernier cri technologique occidental. Sa surprise n’a fait que grandir en regardant à travers les deux grandes baies vitrées : « Au lieu de voir quelques petites cascades de centrifugeuses, nous avons vu une usine moderne, avec plus d’un millier de centrifugeuses, toutes nettement alignées », écrit le chercheur dans un rapport envoyé aux autorités américaines. Les responsables nord-coréens affirment que 2 000 centrifugeuses y produisent déjà de l’uranium faiblement enrichi (3,5 %), à des fins purement civiles. L’objectif serait de fabriquer de l’électricité afin de relancer l’économie exsangue du royaume ermite. La construction d’un nouveau réacteur à eau légère, découvert récemment, semble confirmer cette thèse. Toutefois, Hecker souligne les implications inquiétantes de sa découverte. La maîtrise de la technologie de l’enrichissement à des fins civiles permet en effet de produire de l’uranium hautement enrichi (90 %), indispensable pour fabriquer une bombe.

Un « acte provocateur »

Washington ne laissera pas le bénéfice du doute à Kim Jong-il et a immédiatement dénoncé un nouvel « acte provocateur », jugeant l’attitude de la Corée du Nord « belliqueuse ». L’Administration Obama prend très au sérieux cette nouvelle découverte, qui confirme la détermination de Pyongyang à poursuivre coûte que coûte son bras de fer atomique, en dépit des préparatifs de succession au profit du jeune Kim Jong-un. Le régime, qui a conduit deux tests atomiques en 2006 et 2009, posséderait assez de combustible pour fabriquer une demi-douzaine de bombes d’une puissance équivalente à celle d’Hiroshima, selon les experts américains.

La Maison-Blanche a dépêché sur le champ en Asie son envoyé spécial pour la Corée du Nord afin de trouver la parade. Stephen Bosworth est arrivé dimanche chez l’allié sud-coréen qui a fait part de sa « très grave inquiétude » . Le diplomate américain se rendra ensuite à Tokyo et Pékin pour tenter de sortir de l’ornière les pourparlers à six, gelés depuis avril 2009.

URL de la source : http://www.lefigaro.fr/international/2010/11/21/01003-20101121ARTF (...)