NEW YORK (Nations Unies), 9 novembre (Xinhua) -
Le président du jury du prix L'Oréal-UNESCO pour les femmes et la science, le Pr. Ahmed Zewail, a annoncé mardi le palmarès des cinq lauréates de l'édition 2011. Chaque année, cinq femmes scientifiques émérites, une par continent, sont mises à l'honneur pour la contribution de leur travaux, la force de leur engagement et leur empreinte dans la société.
"Avec le centenaire du prix Nobel de chimie de Marie Curie en 2011, cette année, le Programme pour les femmes et la science prend tout son sens plaçant les femmes et la chimie au cœur du débat scientifique", a souligné l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO) dans un communiqué publié mardi à New York.
Plus de 1.000 scientifiques de haut niveau du monde entier ont identifié les candidates. Le jury international, composé de 16 membres éminents de la communauté scientifique et présidé par Ahmed Zewail, prix Nobel de chimie 1999, a élu les 5 chercheuses. "Les femmes scientifiques distinguées par le prix L'Oréal-UNESCO, qui viennent du monde entier, nous permettent d'espérer un meilleur futur", a déclaré le Pr. Zewail.
Pour l'Afrique et les États arabes, Faiza Al-Kharafi, professeur de chimie à l'université de Koweït, Safat, au Koweït, a été récompensée pour ses travaux sur la corrosion, un problème d'une importance fondamentale pour le traitement de l'eau et pour l'industrie pétrolière.
Née au Koweït, Faiza Al-Kharafi a obtenu une licence à l'université Am Shams, en Égypte, avant de retourner au Koweït pour poursuivre son master et son doctorat à l'université de Koweït. Elle a ensuite occupé un certain nombre de postes d'enseignement et de recherche à l'université de Koweït, notamment le poste de première femme présidente de l'université de 1993 à 2002. Le premier symposium de chimie Koweït-France a été tenu sous son patronage en 2009. Elle est actuellement vice-présidente de l'Académie des sciences pour les pays en développement.
Pour l'Asie-Pacifique, Vivian Wing-Wah Yam, professeur de chimie énergétique à l'université de Hong Kong, en Chine, a été récompensée pour ses travaux sur les matériaux émetteurs de lumière et les méthodes innovantes pour capturer l'énergie solaire.
Vivian Wing-Wah Yam est née à Hong Kong, où elle a effectué ses études universitaires, obtenant son doctorat à l'université de Hong Kong. Après deux ans à la Cité polytechnique de Hong-Kong, elle s'installe à l'université de Hong Kong en 1990 dont elle devient professeur en 1997 et présidente en 1999. Elle fut ensuite directrice de la chimie de 2000 à 2005, et obtient la chaire Philip Wong Wilson Wong en chimie énergétique en 2009 à l'université de Hong Kong. Elle est membre de l'Académie chinoise de sciences et de l'Académie des sciences pour les pays en développement. Elle a également reçu la médaille du centenaire de la Société royale de chimie pour ses travaux.
Pour l'Europe, Anne L'Huillier, professeur de physique atomique à l'université de Lund, en Suède, a été récompensée pour ses travaux sur le développement d'un appareil photo d'une extrême rapidité pouvant enregistrer des faits dans une attoseconde (un milliardième de milliardième de seconde).
Anne L'Huillier a obtenu un doctorat en sciences physiques en France, son pays de naissance, à l'université Paris VI. Après des recherches post-doctorales en Suède et aux États-Unis, elle a passé 9 ans au Centre d'énergie atomique français en tant que chercheuse. Elle a ensuite intégré l'université de Lund, où elle est professeur de physique atomique depuis 1997. Anne L'Huillier a reçu de nombreuses récompenses. Elle est également membre de la Société américaine de physique et de l'Académie suédoise des sciences.
Pour l'Amérique latine, Silvia Torres-Peimbert, professeur émérite à l'Institut de l'astronomie de l'université de Mexique (UNAM), à Mexico, au Mexique, a été récompensée pour ses travaux sur la composition chimique des nebulae qui est fondamentale à la compréhension de l'origine de l'univers.
Native du Mexique, Silvia Torres-Peimbert a obtenu son doctorat à l'université de Californie, Berkeley, aux États-Unis. Elle est ensuite devenue professeur à la faculté des sciences et à l'Institut d'astronomie de l'UNAM. Elle est aujourd'hui professeur émérite et, depuis 2009, coordinatrice des sciences physiques, mathématiques et ingénieur à l'université. Elle est membre de la Société américaine d'astronomie, de l'Académie des sciences pour les pays en développement, et ancienne vice-présidente de l'Union internationale d'astronomie.
Pour l'Amérique du Nord, Jillian Banfield, professeur des sciences de la terre et planétaires, de la science politique et gestion de l'environnement, des sciences des matériaux et de l'ingénierie à l'université de Californie, Berkeley, aux États-Unis, a été récompensée pour ses travaux sur le comportement des bactéries et de la matière dans des conditions extrêmes ayant une incidence sur l'environnement et la Terre.
Originaire d'Australie, Jillian Banfield a obtenu un diplôme de géologie à l'Université nationale d'Australie. Elle a, par la suite, effectué un doctorat en sciences de la Terre et de la planète à l'Université Johns Hopkins, aux États-Unis. De 1990 à 2001, elle a été professeur à l'Université du Wisconsin-Madison. Depuis, elle est professeur à l'université de Californie-Berkeley et scientifique affiliée au Laboratoire national Lawrence Berkeley. Elle a été récompensée par de nombreux prix prestigieux, notamment par une bourse MacArthur, la Médaille Dana de la Société américaine de minéralogie, et une bourse de la Fondation John Simon Guggenheim. Elle a été élue à l'Académie nationale américaine des sciences en 2006.
En 13 ans, les Prix L'Oréal-UNESCO pour les femmes et la science ont distingué 67 lauréates, dont 2 sont devenues prix Nobel en 2009, et 864 bourses ont été remises à des jeunes scientifiques de 93 pays afin qu'elles poursuivent leurs travaux de recherche. La cérémonie de remise des prix se déroulera le 3 mars 2011, à l'UNESCO à Paris. Chaque lauréate recevra 100.000 dollars pour sa contribution à la science.
http://french.news.cn/monde/2010-11/10/c_13599600.htm