« Les 58 membres du conseil exécutif de l'Unesco ont convenu de suspendre le Prix international Unesco-Obiang Nguema Mbasogo pour la recherche en sciences de la vie », annonce un communiqué de l'Unesco, dont le siège est à Paris, selon une dépêche de Reuters.
Pour se faire un nom, le dictateur Teodoro Obiang Nguema, chef de l'État de la Guinée équatoriale depuis 1979, avait offert 3 millions de dollars pour 5 ans, à raison de 300 000 $ à distribuer chaque année à 3 chercheurs, pour « récompenser la recherche en sciences de la vie », et la première attribution devait se faire précisément cette année.
Troisième producteur de pétrole d'Afrique, la Guinée équatoriale, dont la population atteint à peine 1 million d'habitants, vit en effet dans la pauvreté. Classée de plus à la 168è place des pays les plus corrompus, son président et son entourage sont soupçonnés d'avoir détourné l'essentiel de ses ressources.
Même si, dans un élan uniforme, les pays africains se félicitaient de l'offre d'Obiang Nguema, le reste du monde, à commencer par les USA, l'U.E. et surtout des organisations humanitaires, des universitaires et même Desmond Tutu, prix Nobel de la Paix ne veulent en aucun cas confondre ce personnage avec les valeurs entourant l'ONU pour la science, la culture et l'éducation.
En particulier, Human Rights Watch acclame la décision de l'Unesco en la justifiant ainsi : « Teodoro Obiang est responsable d'un bilan épouvantable en matière de violation des droits humains et d'une gestion catastrophique de la Guinée équatoriale au cours des trente dernières années ».