D'après les médias saoudiens et égyptiens, le Conseil national de transition, l'instance dirigeante de la résistance libyenne, a saisi la Ligue arabe sur la question du viol de la zone d'exclusion aérienne par l'Algérie.
Asharq Al Awsat, journal saoudien basé à Londres, affirme détenir un document de trois feuillets, s'appuyant sur la libyan Human Rights Solidarity (LHRS), une ONG basée à Genève en Suisse, qui indique que des avions civils et militaires algériens ont effectué des missions de transport pour le compte du régime libyen. Il parle de 15 vols effectués par les avions algériens et rappelle, par ailleurs, que des mercenaires de nationalité algérienne ont été capturés au cours des combats.
Une dépêche de l'AFP annonce par ailleurs que le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, a eu une conversation téléphonique avec son homologue algérien, Nouredine Medelci, à qui il a dit : "voilà, il y a des informations qui circulent selon lesquelles Kadhafi aurait reçu plusieurs centaines de véhicules armés et transportant des munitions en provenance d'Algérie". "Je lui ai posé la question et il m'a assuré que (...) ce n'était pas vrai", a ajouté Alain Juppé.
Bien sûr, le ministre algérien n'avait d'autre ressource que de démentir ces faits, mais il a feint simplement d'oublier que les médiateurs africains qui s'étaient rendus à Tripoli ont été saisis, eux aussi, d'une autre demande ô combien affligeante par le CNT, à savoir inviter Alger à cesser de fournir des mercenaires à Kadhafi.
Le fait que ces médiateurs aient choisi de faire escale à Alger, à leur retour, signifie clairement qu'ils se sont acquittés de leur mission auprès de l'autre dictateur d'Alger, qui continue de nier les faits, quand bien même leur évidence saute aux yeux.