Les négociations israélon-palestiniennes battent de l'aile avant même de commerncer

Faisant fi de ses engagements internationaux, face à l'opinion mondiale qui guette le moindre geste de sa part dans le sens d'une disposition sincère et responsable à mener à bout des négociations certes longues et difficiles reprises après moult tergiversations avec ses adversaires, les Palestiniens, Benyamin Netanyahou n'a rien trouvé comme moyen de chantage pour forcer la main à Washington de libérer l'un de ses espions incarcéré depuis 1987 que d'accepter une prolongation de 3 mois du moratoire sur le gel des implantations de colonies dans les territoires palestiniens.

Jonathan Jay Pollard est l'espion juif américain qui travaillait pour le compte d'Israël jusqu'à son arrestation et sa condamnation à perpétuité pour espionnage par un tribunal américain.

Comme un enfant à qui l'on promet un bonbon s'il se tient sage, les USA sont tellement bien manipulés par le lobby juif qui leur impose son diktat que le chef du gouvernement israélien se permet de poser des conditions aussi ridicules que scandaleuses qui n'ont d'autre finalité que de montrer à la face du monde qu'Israël se moque complètement du droit international, se fiche royalement de l'ordre établi et que, enfant gâté du monde occidental, il entend perpétuer les privilèges qu'il s'est octroyés.

Après cela, il devient évident que Mahmoud Abbas et ses collaborateurs ne font que perdre leur temps en continuant de faire devant Washington des courbettes inutilement et sans le moindre espoir, alors que leur devoir les interpelle au sacrifice suprême, le seul susceptible de leur ouvrir la voie dans l'honneur vers l'édification responsable et respectable de leur État. La liberté ne s'octroie pas, dit le dicton, elle s'arrache.

Les négociations israélo-palestiniennes sont quasiment rompues depuis hier matin, Tel Aviv ayant refusé de prolonger le moratoire portant sur le gel des constructions engagées illégalement dans les territoires palestiniens.

Or, Mahmoud Abbas, le président de l'Autorité palestinienne, avait formellement prévenu que la rupture, même provisoire, de ce gel signerait son retrait pur et simple de la table des négociations.

Washington comme Paris avaient tenté de leur côté d'intercéder auprès de Tel Aviv pour qu'il prolonge le gel en question. Mais Netanyahou, qui se dit lié par le besoin de préserver la coalition gouvernementale lui permettant de partager le pouvoir avec des extrémistes du genre Lieberman, le ministre des Affaires étrangères, a refusé carrément de céder.

Il était du reste à prévoir que rien de sérieux ne sanctionnerait ces palabres, considérées du côté israélien comme une espèce de simple paravent nécessaire pour montrer extérieurement à la communauté internationale sa disponibilité pleine et entière à rechercher la paix, et préserver ainsi son image et son audience. Et les USA, qui peuvent seuls - à travers la menace par exemple suspendre leur aide financière considérable allouée quasiment à perpétuité - forcer la main à Israël pour poursuivre ces négociations, ne sont guère en mesure d'exercer une quelconque contrainte. Obama, comme aucun de ses prédécesseurs, n'est ou n'a été de taille à s'opposer au lobby juif qui fait et défait les chefs d'État particulièrement à Washington mais aussi en France, par exemple. Qu'on le veuille ou non, les principaux médias du monde dit occidental, qui forment l'opinion à travers le monde, sont contrôlés par la diaspora juive. Il en est de même des mondes industriel et financier.

L'unique alternative susceptible de sauver l'honneur des Palestiniens consiste pour eux à se remettre sérieusement au combat, car seule la force des armes peut avoir raison des extrémistes manipulant le monde juif.

L'Autorité palestinienne, qui avait différé sa réponse après le refus de Tel Aviv de geler la colonisation, vient de déclarer, par la voix de Nabil Abou Rdaïnah, porte-parole de Mahmoud Abbas, qu'elle ne reprendra pas les négociations directes avec Israël tant que se poursuit l'implantation de colonies juives en Cisjordanie.

C'est la conclusion à laquelle a abouti la réunion du Comité exécutif de l'OLP qui s'est tenue à Ramallah.

Les Palestiniens exigent la reconduction du moratoire sans quoi ils menacent de se retirer carrément des négociations directes avec l'État hébreu.

Vendredi dernier, George Mitchell, envoyé de la Maison Blanche auprès de Tel Aviv et de l'Autorité palestinienne a échoué dans sa tentative de rapprocher les points de vue divergents des deux parties.

Le cabinet de Netanyahou vient d'annoncer le report à une date ultérieure du sommet prévu le 21 octobre à Paris : "Après consultations, les parties concernées se sont mises d'accord pour décider d'une autre date", est-il indiqué dans un communiqué.

Ce sommet, envisagé à l'initiative de Nicolas Sarkozy, devait réunir les présidents Mahmoud Abbas pour la Palestine, Hosni Mubarak pour l'Egypte et le chef du gouvernement, Benyamin Netanyahou, pour Israël.

Ce report était particulièrement attendu à Paris, suite à la décision de Tel Aviv et des Palestiniens de suspendre les pourparlers bilatéraux.

Le président palestinien Mahmoud Abbas, sortant hier d'une rencontre avec le ministre égyptien des Affaires étrangères, Ahmed Aboul Gheit, a déclaré qu'il refusait de reprendre les négociations avec Israël. "Tout le monde sait qu'Israël a donné le feu vert à de nombreux chantiers de construction tant à Jérusalem que dans d'autres territoires palestiniens. C'est inadmissible, et nous n'accepterons pas d'être mis devant le fait accompli", a-t-il notamment précisé.

Plus catégorique encore, il a ajouté que les Palestiniens se retireraient carrément des négociations si l'État hébreu n'abandonne pas définitivement la colonisation des territoires occupés.

Mahmoud Abbas est assuré désormais du soutien des États arabes qui comprennent enfin qu'Israël, qui caresse le vieux rêve biblique en continuant de construire dans les territoires qui ne sont pas les siens, n'a d'autre visée que celle de s'étendre au-delà des limites territoriales qui lui sont internationalement reconnues.