Les négociations entre les quatre grands de l’OMC (USA, UE, Inde et Brésil) ont achoppé sur les problèmes agricoles, devenus apparemment insolubles dans la conjoncture actuelle, rapporte une dépêche de l’AFP.
Trois jours avant la fin des travaux, qui se poursuivaient dans le prolongement de la Conférence de Doha de 2001, l’Inde et le Brésil ont claqué la porte à Potsdam, en Allemagne, suite au refus de leurs interlocuteurs occidentaux de reconsidérer le déséquilibre en leur faveur des échanges commerciaux.
Depuis 2001, en effet, les négociateurs du camp tiers-mondiste souhaitaient infléchir le monde occidental vers une réduction des subventions qu’il distribue à ses agriculteurs et à ouvrir plus largement ses marchés aux produits agricoles venant des pays émergents. En contrepartie, ces derniers réduiraient, chez eux, les droits douaniers pour les produits manufacturés des pays développés.
Selon le représentant brésilien, Amorin, cité par l’AFP, ces derniers s’attachent à perpétuer les inégalités du commerce mondial à leur profit, en refusant de plafonner les subventions à hauteur de 12 milliards par an, pour les USA, et 20 milliards pour l’UE.
Les flux commerciaux des pays en développement étant plutôt souhaités dans le sens pays en développement vers les pays développés, pour reprendre l’esprit de Doha, et non l’inverse, les délégations indienne et brésilienne ont constaté que les interlocuteurs restaient ligués contre ce processus, arguant du fait qu’il résulterait du refus de leurs partenaires du tiers-monde d’alléger les droits de douane frappant leurs produits industriels.
Il est à craindre qu’un tel échec, même s’il ne signifie pas la fin du cycle des négociations, s’inscrive dans la durée, les élections présidentielles prochaines en Amérique risquant de renvoyer à bien plus tard les prochaines rencontres.