Dans une allocution tenue aujourd'hui à Ghardaïa, le ministre de l'Habitat et de l'urbanisme, Nouredine Moussa, a exhorté les jeunes investisseurs algériens à se lancer dans la construction de bâtiments.
« Nous n’allons pas éternellement chercher des étrangers pour nous construire des logements pour nous loger. (...) Nous lançons un appel à tous les jeunes leur disant qu’il y une excellente opportunité d’investissement. Il s’agit d’un investissement public certain », a-t-il déclaré.
Après les déboires rencontrés avec les entreprises chinoises, égyptiennes, indonésiennes et autres auxquelles son ministère avait attribué, sans trop de discernement de manière générale, des marchés très souvent bien au-delà de leurs capacités réelles de réalisation, il semble à présent bien obligé de faire machine arrière, en se souvenant presque par hasard que les entreprises nationales ont été pendant tout ce temps délaissées voire complétement ignorées.
Il est vrai qu'il est plus aisé d'obtenir des dessous-de-table auprès de ces entreprises étrangères, en devises sonnantes et trébuchantes, qu'avec des entreprises locales qui ne peuvent offrir, dans le meilleur des cas, leurs pots-de-vin qu'en dinars.
Mais, comme Bouteflika, pour marquer son second mandat, tient à faire construire non pas un nouveau million mais deux millions de logements cette fois, le problème, vraiment insoluble, est donc de trouver dans le pays les entreprises susceptibles de les réaliser.
Et c'est le moment où jamais les entreprises algériennes devraient à leur tour se montrer exigeantes, comme par exemple de ne pas accepter les prix administrés qu'un certain Ouhayia, Premier ministre, se fait fort depuis des années de leur imposer, tout en offrant une marge nettement plus attrayante aux entreprises étrangères qui ont eu à intervenir par le passé.
C'est bien l'occasion aussi de se montrer ferme quant à l'obligation par l'État de reconnaître le droit à ces entreprises algériennes d'accéder aux révisions inévitables des prix, puisqu'il reste incapable de stopper la spéculation qui sévit dans les matériaux de construction ainsi que les augmentations récurrentes des salaires qui ne trouvent guère de contrepartie dans les marchés publics, en l'état actuel de la législation.
Enfin, les entreprises algériennes ne peuvent trouver de meilleur moment pour imposer une révision complète du dispositif des marchés publics, rédigé par l'administration sans la moindre concertation avec les représentants du secteur, et qui constitue un recul très net par rapport aux moutures antérieures.