Affrontements sanglants entre l'armée mauritanienne et des éléments d'Aqmi

Les combats engagés hier soir entre des forces mauritaniennes soutenues par l'aviation et des terroristes de l'Aqmi, à Areich Hindi, une localité proche de Hassisidi située à une centaine de kilomètres au nord de Tombouctou, ont repris avec violence ce matin.

Vingt véhicules environ des terroristes sont pris pour cible par l'armée mauritanienne qui déclare, dans un premier bilan des combats : "Notre armée a tué 12 terroristes armés et en a blessé autant dans les affrontements de vendredi".

Mais, peu après cette déclaration, une dépêche de l'AFP se référant à des propos tenus, sous couvert de l'anonymat, par une source de l'armée algérienne indiquait que "Le bilan pour le moment est très provisoire mais il y a eu de nombreuses victimes (morts et blessés) dans les rangs de l'armée mauritanienne", ajoutant : "Puisque vous parlez de chiffre, je dis au moins dix morts".

S'agissant des pertes du côté terroriste, la même source a tenu à préciser : "les islamistes ont perdu pour le moment moins de cinq personnes. Ils ont aussi des blessés. Mais il y a eu de nombreuses victimes parmi les militaires mauritaniens".

Ces propos semblent quasiment confirmés par un élu du nord du Mali ayant déclaré à l'AFP: "Ce que nous ont dit les nomades qui sont revenus de non loin de là où les combats se sont déroulés hier, c'est que beaucoup de militaires mauritaniens sont morts".

Face à une telle confusion, il faudra sans doute attendre l'arrêt des combats pour connaître avec exactitude le bilan réel de part et d'autre des belligérants.

Les informations fraîchement tombées tendent à indiquer que l'armée mauritanienne perd complètement pied dans ses affrontements avec les terroristes islamistes. On parle maintenant non d'une dizaine mais d'une quinzaine de morts parmi ses troupes et de quatre voire cinq de ses véhicules aux mains de ses adversaires.

Cette indication donnée de source algérienne serait confirmée par des témoins oculaires affirmant avoir aperçu dans la zone désertique proche du lieu des combats au moins trois véhicules militaires mauritaniens chargés de terroristes.

Il n’est pas étonnant que l'armée mauritanienne ait essuyé là un aussi grave échec. Elle, qui n'a aucune expérience des combats armés avec les terroristes, doit s'attendre à de nouvelles et plus sanglantes défaites encore dans les semaines et mois à venir.

Pour preuve, l'armée algérienne, au bout de vingt ans de lutte contre ces barbares, ne peut se glorifier de les avoir exterminés. Et pourtant, ce n'est pas faute de disposer de moyens humains et matériels, ne souffrant aucune comparaison avec l'armée mauritanienne...

Les affrontements entre Mauritaniens et terroristes islamistes ont pris fin hier soir, sans que l'on sache le bilan réel de leurs pertes respectives.

L'on sait seulement que l'aviation mauritanienne est intervenue à un certain moment pour soutenir les forces terrestres engagées sur le terrain et que les autorités françaises rejettent toute implication de leur armée au côté des Mauritaniens. On laisse cependant entendre que l'armée mauritanienne a quand même bénéficié d'une aide technique de l'armée française, qui, vraisemblablement, a fait survoler par ses mirages stationnés au Tchad le théâtre des opérations d'hier.

De plus, Paris objecte que l'accrochage d'hier n'était en rien lié avec le rapt des 7 employés du site minier nigérien, dont il déclare être aujourd'hui encore sans nouvelles.

On précise, par ailleurs, que le rapatriement des Français travaillant sur ce site se poursuivait hier encore.

Les combats ont repris hier entre Mauritaniens et terroristes. Mais, seule l'aviation s'est impliquée par des raids aériens contre une colonne de véhicules ennemis.

Elle a fourni le bilan suivant, selon les agences de presse : "Les raids de dimanche contre Aqmi dans le nord du Mali ont déjà permis de détruire trois véhicules transportant des terroristes, sur sept véhicules visés (qui circulaient) dans une colonne", a déclaré un responsable militaire à Nouakchott.

L'on ignore néanmoins si les véhicules détruits ne font pas partie du butin pris avant-hier sur l'armée de terre mauritanienne par les terroristes, de même que l'on s'inquiète, en France, du sort des otages enlevés au Niger dont on reste toujours sans nouvelles.

Dans un communiqué publié par Nouakchott informations sur Internet, aujourd'hui, l'Aqmi déclare avoir tué, durant les combats du 17 au 19 septembre dernier, 19 militaires mauritaniens, blessé des dizaines d'autres, récupéré 5 véhicules en bon état et détruit 2 autres.

Dans un précédent communiqué publié également par Nouakchott informations, les terroristes reconnaissent avoir perdu un des leurs au combat et démentent "les mensonges du commandement mauritanien dont l'objectif était de couvrir la cuisante défaite".

Les terroristes s'en prennent aussi à la France qu'ils accusent d'avoir pris part aux affrontements derniers. "Il apparaît très vraisemblable qu'un nombre limité de forces françaises étaient présentes au côté de l'armée mauritanienne battue", indique le communiqué qui ajoute : "Il est clair que Ould Abdel Aziz, le président mauritanien, a décidé de mener une guerre par procuration au nom de ses maîtres français, non seulement en Mauritanie mais en dehors de son pays", et conclut : "Les moudjahidine répondront avec fermeté et force à toutes les agressions des agents de la France".