Dans la foulée des négociations israélo-palestiniennes, actuellement engagées sous la houlette de Washington, se profile à l'horizon la perspective d'une rencontre entre Syriens et Israéliens initiée par Paris et Washington.
Ces deux capitales souhaitent en effet, d'après le journal libanais As-Safir repris par Ria Novosti, rapprocher Damas et Tel Aviv dans le dessein de reprendre les pourparlers de paix rompus en décembre 2008, lors de l'agression de Gaza par Israël.
Entre les deux pays, qui se considèrent toujours en guerre depuis 1973, subsiste toujours le problème de l'occupation du Golan par Israël, depuis juin 1967.
Ce territoire montagneux, aride et quasiment dépeuplé, constitue jusqu'ici une espèce de fenêtre stratégique pour Tel Aviv, grâce à laquelle ses forces peuvent contrôler tous les mouvements qui s'opèrent au-delà de la frontière syrienne.
De plus, c'est par lui que s'alimente en eau une bonne partie d'Israël, un argument qui explique les atermoiements récurrents des autorités israéliennes pour ne pas le restituer.
Aussi, la Syrie devra-t-elle, pour le récupérer, accepter d'énormes concessions, par-delà, bien sûr, la reconnaissance officielle de l'État juif et son renoncement à toute espèce d'hostilité à son égard.
L'approche si soudaine pour Paris et Washington n'est pas, elle, dénuée de calculs politiques. Tout rapprochement entre les deux pays considérés encore comme belligérants aurait pour effet d'isoler Damas de Téhéran, et de lever ainsi pour Israël l'hypothèque de la menace provenant du Hezbollah, supposé bras armé de l'Iran. En même temps, ce serait tout le Monde Arabe sunnite, nourrissant une haine ancestrale pour l'Iran chiite, sur lequel peut compter la coalition américano-israélo-française en préparation pour attaquer Téhéran.