L'Algérie ne compterait plus que 6 millions d'analphabètes, désormais, a révélé le ministre de l'Éducation nationale, Benbouzid, devant les directeurs de l'Éducation de la région Ouest réunis aujourd'hui.
Selon ce responsable, 1,5 million d'entre eux devront rejoindre les bancs de l'école, dès septembre prochain.
La scolarisation de plus en plus active aidant, les analphabètes du pays se comptent surtout parmi les femmes et dans une certaine proportion des hommes de la tranche d'âge des soixante ans et plus. Ceux-ci, en effet, appartiennent à la génération née bien avant l'indépendance qui n'avait que fort peu été scolarisée sous la colonisation. Rappelons à ce sujet, une statistique donnée par Ferhat Abbas, dans son ouvrage "Autopsie d'une guerre", page 222 : "Nous étions, en 1956, une vingtaine de pharmaciens, 75 médecins, 400 instituteurs, 3 ingénieurs."
Toutefois, si scolarisation intensive il y a eu dès l'indépendance, il faut néanmoins y mettre un bémol. Au plan de la langue, d'abord, c'est dans la langue arabe qu'elle a été assurée. Or, chacun sait que la langue arabe, pour n'avoir point progressé depuis des siècles, devient quasiment une langue morte, parce qu'elle ne s'ouvre pas sur les sciences et technologies modernes. Ensuite, le niveau lui-même dans lequel les élèves l'ont reçue est si bas qu'aujourd'hui force est de reconnaître que les francisants sont mieux recherchés et leur compétence mieux reconnue.