Notre campagne sur la pétition sur l’Iran a soulevé la grande colère de M. Grégoire Seither, qui s’émeut dans l’article paru dans
http://www.michelcollon.info/articles.php?dateaccess=2007-06-28%2020:00:22&log=attentionm
d’une campagne « en vue de créer un “buzz” dans l’opinion et nous préparer psychologiquement à la prochaine attaque militaire contre l’Iran ».
Dans un premier élément de réponse à cet article, dont je remercie en passant l’auteur, car il m’a permis d’enrichir mes argumentations sur le bien fondé de notre campagne, il faut simplement tirer la conséquence que M. Seither n’a non seulement pas lu la pétition dont il fustige, mais il n’y a même pas jeté un coup d’œil.
La pétition a pour grand titre : « Ni guerre, ni concessions aux mollahs », et stipule clairement que « Nous ne voulons ni cautionner les va-t-en-guerre ni les Chamberlain modernes ». Comment donc d’un tel texte de pétition, M. Seither en est venu à la conclusion que nous tentons de « préparer psychologiquement à la prochaine attaque militaire contre l’Iran », je pense que l’auteur du dit article est le mieux placé pour y répondre. Car pour ce qui est de la logique et du raisonnement qui est la première leçon du journalisme ou de tout texte sensé défendre une cause (thèse, antithèse, synthèse), ce n’est pas en tout cas la méthode d’écriture épousée par M. Seither qui saute sans aucune autre introduction d’une campagne de violation des droits de l’Homme en Iran, à des accusations de bellicisme et de jouets de la CIA !
Nous tentons en fait d’avertir depuis un bon bout de temps l’opinion occidentale sur le fait que la politique de complaisance engagée par les gouvernements occidentaux face au fascisme religieux au pouvoir en Iran, est impotente face aux avancées régionales de la théocratie iranienne et face au terrorisme international de ce régime, et conduira tôt ou tard (sauf changement de comportement des gouvernements occidentaux) à un nouveau conflit militaire, dont les Iraniens seraient les premiers à en payer le tribut, mais qui prendra de toute manière des dimensions du moins régionales, voir mondiales.
Deuxième élément de réponse : si vraiment la lapidation et le lynchage des Hommes dans la première décennie du 21e siècle est, comme le dit M. Seither, « un acte barbare », pourquoi alors, la première réaction de l’auteur de cet article est de se solidariser avec le régime iranien (qui est le protagoniste de ces sauvageries) contre la menace américaine, plutôt que de se solidariser avec le peuple iranien, aussi bien contre les exactions du fascisme religieux que contre la menace des bombardements américains ?
Si le message de M. Seither pour les Iraniens est d’admettre « la barbarie » de peur de l’invasion étrangère, en tant qu’un Iranien qui a perdu toute sa famille (mon épouse et deux frères) dans la répression sanglante du régime clérical, je dois signaler que les Iraniens ne se plieront en deux ni face à la sauvagerie du régime en place, ni face à l’étranger qui tenterait de les asservir.
Et permettez-moi de le dire : la facilité avec laquelle M. Seither accuse, non seulement les Iraniens, mais toute l’opinion internationale, d’être des brebis admettant à la va-vite les tueries, est bien déconcertante.
Pour finir, je préfère laisser à l'appréciation des lecteurs, l'avis de trois anciens membres du Réseau Voltaire, dirigé par M. Seither, sur la dérive de ce celui-ci. Cet avis, publié par la rédaction d'Amnistia.net, date du mercredi 30 mars 2005. A chacun de lire et de faire son jugement:
"Comment un réseau d'information et de lutte anti-fasciste, de dénonciation de tous les intégrismes, peut-il basculer au point de faire alliance avec un négateur des chambres à gaz, au point de cautionner les pires régimes religieux autoritaires?
Trois ex-membres de la direction du Réseau Voltaire, qu'ils viennent de quitter, retracent minutieusement l'histoire d'une dérive.
"Nous accueillons cette éclairante réflexion de Michel Sitbon, Gilles Alfonsi, et Jean-Luc Guilhem.
"La rédaction d'Amnistia.net".
Je tiens encore à remercier tous ceux qui ont soutenu et qui continuent de soutenir notre lutte contre les horreurs de l'intégrisme au pouvoir en Iran. L'élan d'amour et d'amitié qui a accompagné ces soutiens, restera gravé pour toujours dans la mémoire des Iraniens.
Armand Chicheyi,
Photographe journaliste