Choquée par le quadruple meurtre commis par un ressortissant égyptien sur un vieux couple libanais et leurs deux petits enfants de 7 et 9 ans, le village de Ketermaya, situé à 25 kilomètres au sud de Beyrouth, s'est insurgé contre les forces de police qui ont arrêté deux des siens, suspectés d'avoir organisé le lynchage du coupable.
L'Egyptien, Mohammad Moslem, âgé de 38 ans, ayant avoué son multiple crime, s'était rendu, le 29 avril, sur les lieux de son forfait réalisé la veille, pour les besoins de la reconstitution judiciaire. Là, la foule en grand nombre s'est emparé du criminel, à la barbe des policiers trop peu nombreux pour la contenir.
Moslem a été d'abord poignardé puis pendu publiquement par un croc de boucher.
Les policiers revenus, par suite, pour arrêter les responsables présumés du lynchage ont alors déclenché une vaste protestation populaire avec pose de barricades et autodafé de pneumatiques, pour réclamer la libération des deux détenus.
Une telle façon de se rendre justice a fortement scandalisé l'opinion et déclenché, bien sûr, de fortes condamnations notamment des médias qui ne s'expliquent pas qu'un acte aussi barbare fût commis au mépris de la loi et de la justice.
Mais les villageois s'en défendent en mettant en cause l'incapacité des autorités à mettre de l'ordre dans le pays exposé de longue date déjà des violences multiformes et récurrentes.
Enfin, il importe d'ajouter que Moslem était déjà recherché pour le viol d'une adolescente.