Pour la troisième journée consécutive, les émeutes à Port-Gentil, la deuxième ville du pays, se sont traduites par la mort d'au moins trois personnes, le sac des magasins, les incendies perpétrés dans certains locaux et la mise en place de barricades fermant la circulation aux véhicules de police.
Pour les candidats malchanceux, Ali Bongo n'a pas recueilli vraiment les suffrages qu'il revendique. Pour eux, exactement comme ailleurs dans le reste de l'Afrique, les résultats ont été trafiqués par les partisans d'Ali Bongo, sous le contrôle d'une administration bienveillante. Ce sont là, pour rappel, des accusations qui s'apparentent exactement aux griefs retenus contre Bouteflika, en Algérie.
Port-Gentil, qui est placé sous couvre-feu, reste donc coupé du monde : on ne peut ni y entrer ni en sortir. Cela pousse les autorités à y envisager l'instauration de l'état de siège. Mais, pour ce faire, elles ont besoin d'une autorisation du Parlement, lequel n'est pas encore convoqué sur la question.
En attendant, la révolte continue de gronder, des pillards s'installent, l'insécurité commence à prendre le pas et les victimes à se plaindre des excès. Un peloton militaire français est même à pied d'oeuvre devant le consulat français pour le protéger. La société Total replie son personnel local sur la capitale.