Dictée par la nécessité surtout de faire baisser le nombre des accidents de voiture, la décision de mettre de l'ordre dans l'importation des pièces de rechange automobile est actuellement à l'étude, au ministère du Commerce.
On estime, en effet, que seulement 22 % des accidents de la circulation sont dus à des excès de vitesse. Bien que l'on ne sache pas encore les autres facteurs expliquant les 78 % restants, l'on attribue volontiers une bonne part de ce chiffre à l'utilisation de pièces de rechange de contrefaçon. Ces dernières, principalement fabriquées en Chine et ailleurs en Asie, sont, il est vrai, d'un coût moitié moindre environ, mais d'une qualité souvent douteuse et en tout cas nettement inférieure aux fabrications d'origine. De temps à autre, des cas de mauvais freinage, ou des éclatements de pneus roulant à grande vitesse ont été effectivement signalés ici ou là, avec les conséquences au plan humain que l'on imagine. De plus, comme les marques de fabrication portées sur l'emballage de ces pièces contrefaites sont copiées adroitement à partir des emballages originaux, il est quasiment impossible de faire la différence entre deux pièces de qualité différente, autrement dit entre la pièce originale et sa copie illégale.
D'après Djaaboub, le ministre du Commerce, il est prévu d'établir, avec l'aide des concessionnaires agréés, un fichier complet de l'ensemble des usines fabriquant des pièces de rechange d'origine pour les besoins des véhicules importés. Grâce à ce fichier, il sera possible, ensuite, d'éliminer toutes les commandes faites à destination de fabricants non répertoriés, de sorte que les pièces de contrefaçon cessent d'entrer dans le pays.
La mesure est en effet souhaitable, si elle est conduite avec le sérieux et l'attention qui s'imposent. Sans quoi, c'est tout le système qu'il faudra revoir dès lors qu'un seul contrefacteur réussit à se glisser dans cette liste. Et là, en effet, la corruption aidant, rien n'est moins sûr...