Après le Sénégal qui a mis fin ces dernières semaines à la présence militaire française chez lui, c'est au tour de N'djamena de revendiquer le départ des troupes françaises du pays sinon une rémunération convenable à titre de dédommagement.
Driss Déby, le président du Tchad, a remis en cause le dispositif "Épervier" mis en place en 1986, lors de la menace libyenne pour soutenir le leader Goukoumi Ouedeï renversé par Hissène Habré.
Deby a rappelé que son pays n'a pas signé d'accord de défense avec Paris et que la présence d'"Épervier" n'a rien à voir avec l'indépendance ou la souveraineté du Tchad. Pourtant, c'est bien aux Français qu'il doit de s'être tiré des griffes de l'opposition armée qui avait failli le renverser en 2008. L'on se rappelle que les hélicoptères français lui étaient venus en aide en contrôlant l'évolution des troupes adverses qui venaient menacer N'Djamena et surtout le palais présidentiel. Des rumeurs avaient même laissé entendre alors que les Français s'étaient mêlés à l'attaque des forces rebelles et les avaient repoussées vers le Soudan voisin.
Bernard Kouchner a cependant déclaré que son pays était prêt à examiner les demandes du Tchad.
La demande de N'djamena tombe apparemment au mauvais moment puisque Paris cherche au contraire à renforcer sa présence dans le Sahel pour contrer la menace des terroristes islamistes qui ont exécuté il y a quelques jours un ressortissant français de 78 ans, Germaneau, qu'ils avaient gardé captif depuis trois mois au moins.