Alger rejoint la liste noire américaine des douze pays protégeant mal le copyright. L'Argentine, le Chili, la Chine, l'Inde, l'Indonésie, Israël, le Pakistan, la Russie, la Thaïlande, le Canada, l'Indonésie et l'Algérie sont donc considérés en infraction de la loi internationalement reconnue qui protège les droits de propriété intellectuelle. La Corée du Sud, qui en faisait également partie, vient d'être retirée de cette liste.
Il semble, apparemment, que l'usage illégal des brevets portant sur certains médicaments soit principalement la cause de cette mise en quarantaine. Les grands laboratoires pharmaceutiques continuent en effet de s'insurger contre la fabrication de médicaments dits génériques par de nombreux pays sous-développés. Pour eux, certes, ce manque à gagner considérable influe beaucoup sur la rentabilité de leurs recherches et l'exploitation de leurs brevets. Mais, d'un point de vue strictement humanitaire, les prix élevés appliqués à leurs produits les rendent inaccessibles à des centaines de millions de consommateurs éparpillés à travers la planète. En l'occurrence, les traitements offerts particulièrement aux sidatiques pour atténuer simplement leurs souffrances coûtent quasiment l'équivalent de leurs salaires annuels, d'un côté, et, pour les Etats, une hémorragie de devises qu'ils ne peuvent supporter, de l'autre. N'est-ce pas qu'en fabriquant quantité de médicaments de contrefaçon, l'Inde, par exemple, sauve jour après jour des dizaines de milliers de ces malades condamnés autrement à la mort certaine et immédiate.